Origine du projet

A l'ADATE, on s'attelle, avec des personnes qui souvent ne comprennent pas encore très bien le français, à décrypter le fonctionnement de nos administrations, on plonge dans des pans entiers, parfois très intimes, de leurs histoires, parce que c'est nécessaire pour les orienter vers le bon parcours juridique. On accompagne des enfants qui se battent pour aller à l'école, des femmes pour exercer une activité professionnelle… On accompagne, on oriente, et surtout on apprend, témoins des multiples obstacles qui se tiennent entre la personne étrangère arrivée en France après un parcours d'exil et l'existence apaisée à laquelle elle aspire. Témoins, aussi, de la créativité et de la richesse des ressources qu'il faut développer pour survivre, et parfois surmonter ces obstacles.

Terrain d'écoutes est né de ce décalage. De ce constat des récits manquants, de la frustration et des envies qui en découlent. L’envie de donner à entendre quelques-unes de ces réalités, de raconter ce que traversent celles de ces personnes qui souhaitent parler de leur rencontre avec la France, ses institutions, ses règles, sa société. L’envie de raconter aussi ce que nous, à l’interstice de ces trajectoires, au cœur de ce fameux « accueil des étrangers », faisons au quotidien.

Il faut pourtant faire rentrer ces vies dans les bonnes cases, pour les orienter vers la bonne trajectoire juridique, celle qui leur permettra de vivre en France de la manière la plus stable possible, au moins du point de vue des « papiers ».

Deux sociologues et une psychologue sont également invitées à expliquer comment cette case est modelée par les politiques publiques, et parler de la violence que peuvent représenter les exigences de la procédure d’asile pour les personnes concernées.

Il y a à l’ADATE plus de cent trente professionnels, qui exercent une quinzaine de métiers différents, et accompagnent chaque année plusieurs milliers de personnes, et autant d’histoires, de rencontres… Et de terrains d’écoutes à explorer.

Aujourd'hui, nous avons besoin de votre soutien pour poursuivre cette aventure et réaliser la deuxième saison de ce cycle.

A quoi servira l'argent collecté ?

Les dons collectés permettront de financer la réalisation de 5 épisodes, à savoir :

- Prendre le temps de décider collectivement, avec les plus de cent trente professionnels de l'ADATE, et des personnes accueillies, accompagnées, rencontrées dans le cadre de nos permanences, l'angle précis de la saison 2, puis composer, en fonction de ce choix, la nouvelle équipe de création. Prendre ce temps, organiser ces consultations, nous semble essentiel pour parer le risque de parler, nous aussi, "à la place" des personnes concernées. Seul un financement participatif permet d'intégrer ce temps au processus de création.

- L'achat de micros de qualité, pour vous permettre une écoute confortable, en plus d'être passionnante.

- Les frais d'enregistrement, parce qu'aller à la rencontre des personnes, leur permettre de venir jusqu'à nous, mobiliser des lieux d'enregistrement adaptés (on en revient au confort de vos oreilles), ça implique du temps, mais aussi un budget.

- La formation et les salaires de l'équipe mobilisée sur le projet : un podcast, ça prend du temps, et notre temps est entièrement dédié à nos missions d'accueil et d'accompagnement. Pour en dégager suffisamment, il faut pouvoir le financer.

Notre équipe

La saison "Refuge(s)" a été créée par Eloise BERNON, Natacha FRESKO, Milena LE SAUX-MATTES et Emmanuelle TROCME, quatre juristes spécialisées en droit des étrangers.

Comme expliqué dans la partie sur l'usage que nous ferons de vos dons, la saison 2 sera animée par une nouvelle équipe, toujours composée, au moins en partie, de professionnels de l'ADATE.