Afac-Agroforesteries

Un enjeu écologique : Les haies françaises se meurent, et le climat avec elles 

La déforestation en France ne concerne pas les forêts mais les haies de nos campagnes. Chaque année nous en perdons encore 11 500 km par défauts et plus encore les mauvaises pratiques d’entretien (entretiens mécaniques dégradants et usage de produits phytosanitaires). La modernisation de l’agriculture a fait abandonner la haie aux agriculteurs qui en sont les gestionnaires principaux. Ils n’y voient plus d’intérêt, ni économique, ni culturel. Cela a entraîné la disparition des trois quart du patrimoine arboré agricole en France, cause directe de l’effondrement de la biodiversité et de l’amplification des catastrophes climatiques et environnementales sur nos territoires ruraux français.

Depuis 2007, notre association, l’Afac-Agroforesteries et son réseau d’opérateurs de terrain, luttent contre la disparition des haies en France.

La haie, au service des enjeux écologiques globaux 

En effet, la haie est précieuse car elle est une solution naturelle fondée sur la nature pour répondre à de multiples enjeux auxquels nous devons faire face  : 

• Avec 140 tonnes de CO2 stockées dans 1 km de haie, elle permet de lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
• Abritant jusqu’à 80 types d’oiseaux, 600 espèces végétales, 35 espèces de mammifères, 100 espèces d’insectes, 60 espèces d’araignées et 14 espèces de reptiles et de batraciens, la haie est le refuge essentiel de notre biodiversité.
• Composée d’un ensemble généreux d’arbres et d’arbustes spécifiques aux régions françaises, la haie structure nos territoires agricoles tout en luttant contre l’uniformisation de nos paysages.
• En réduisant de 50% à 90% les polluants présents dans le sol par infiltration, rétention et dégradation, la haie est une excellente barrière contre les contaminants agricoles.
• En freinant l’écoulement des eaux de surface et l’érosion des sols, la haie maintient la fertilité de la terre et évite ainsi entre 15% et 75% de perte de rendements agricoles et indirectement l’usage d’intrants et d’engrais chimiques.
• En créant naturellement de la biomasse, en moyenne 2 tonnes de bois par an par 100 mètres linéaire, la haie constitue une ressource énergétique de substitution aux énergies fossiles.

Par ce bouquet de services écosystémiques qu’elle rend, la haie représente un véritable enjeu de société et de politique publique. 

La haie, si elle appartient à l’agriculteur, constitue, au vu des défis à relever, une ressource d’intérêt général. Son maintien en bon état écologique relève donc d’une co-responsabilité, partagée par tous les habitants des territoires. 

Il nous faut donc trouver des moyens pour remettre l’arbre au coeur des systèmes agricoles pour que les agriculteurs retrouvent l’intérêt d’en être les gardiens. 

Notre projet : Restaurer les haies avec les agriculteurs 

L’objectif du projet est d’accompagner les agriculteurs dans l’amélioration de leurs pratiques de gestion des haies et de contribuer à redonner une valeur économique à la haie. 

Pour cela, l’Afac-Agroforesteries souhaite accompagner un dispositif de Paiement pour Service Environnementaux (PSE) rendus par les haies qui rémunèrent l’effort des agriculteurs pour les préserver, à travers une gestion durable encadrée par le Label Haie.

L’Association française arbres champêtres et Agroforesteries (Afac-Agroforesteries) promeut et met en œuvre des politiques globales de développement de l’arbre et de la haie dans tous les territoires, pour répondre aux enjeux de développement des territoires, de transition agroécologique, de lutte contre l’effondrement de la biodiversité et de résilience face à la crise climatique. Elle rassemble plus de 200 structures, engagées au plus près du terrain en faveur de l’arbre hors forêt.

L’Afac-Agroforesteries fédère une grande diversité de structures – associations, collectivités territoriales, équipes de recherche, organismes professionnels agricoles et environnementaux, bureaux d’étude, opérateurs de terrain – agissant en faveur de la plantation, la gestion et de la valorisation de la haie, de l’arbre champêtre et des systèmes agroforestiers sous toutes leurs formes. La pluralité des structures et des acteurs regroupés au sein de l’Afac- Agroforesteries fonde son approche systémique de l’arbre des territoires ruraux. Le nombre et la qualité de ses membres – parmi lesquels on compte les structures pionnières agissant pour l’arbre champêtre et la haie depuis la fin des années 1980 – assoit la représentativité du réseau Afac-Agroforesteries.