Amis du musée des Beaux-Arts de Lyon

Henri Matisse est, avec Pablo Picasso, l’un des grands initiateurs de l’art moderne. Figuratif mais indifférent au sujet, privilégiant l’usage de la ligne, jouant des aplats de couleur, mettant l’accent sur le décoratif après avoir été le chef de file du fauvisme en 1905-1906, Matisse a voulu simplifier la peinture. Il a été l’élève de Gustave Moreau, mais son art doit l’essentiel à Pierre Puvis de Chavannes. On l’a oublié, Puvis de Chavannes a été le grand artiste dela deuxième moitié du XIXe siècle dont des générations successives de jeunes peintres qui ne voulaient ni de l’impressionnisme, nide la peinture académique ou réaliste se sont inspiré

: Paul Gauguin, Georges Seurat en premier, les Nabis mais aussi les Symbolistes, dans l’Europe entière. Les tableaux de Puvis de Chavannes tels que Le pauvre pêcheur, ses grands décors au Panthéon, à l’Hôtel de ville de Paris ainsi que dans les musées dont celui du Musée des beaux-arts de Lyon, comptent parmi ses œuvres majeures et ont exercé une influence profonde et durable sur l’art de la fin du XIXe siècle et encore au XX e

siècle.
Matisse en représente l’un des exemples les plus éclatants dès ses débuts avec son tableau Luxe, calme et volupté, comme ensuite avec son allégorie Le bonheur de vivre qui clôt la période fauve et annonce la suite celle-ci sera ponctuée de chefs d’œuvre tels que La danse de la Fondation Barnes à Philadelphie et jusqu’à sa dernière période, celle des papiers découpés et des Nus bleus où ses figures tellement simplifiées prennent la pose des baigneuses de Puvis de

Matisse et Derain déclenchent en 1905 la première révolutionpicturale du 20esiècle. Le dialogue entre ces personnalités

exceptionnelles constitue un chapitre méconnu de l’histoire de l’art. Il mérite d’être conté.Michel Charzat, biographe, historien d’art, a publié récemment :

André Derain, le titan foudroyé, Hazan 2015