ARTE DE LUZ

Autre

C’est sur la route de l’exil que le groupe Labess rencontre son identité musicale. Plurielle, libre, vivante. Nourrie des racines algériennes et du vaste voyage de l’artiste Nedjim Bouizzoul. Labess ouvre une voie musicale singulière au-delà des frontières. Labess, c’est un voyage.

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Qui sommes-nous ?

Labess est un voyage. 

Il débute à Alger, dans le quartier populaire Hussein-Dey. Nedjim Bouizzoul grandit, bercé par le chaâbi des « grands frères » musiciens. Porté par la liberté avec laquelle voyage la musique et la langue arabe quand elle s’affranchit des codes littéraires. Il a soif d’ailleurs. Nedjim cherche sa voix, sa voie. Au fond de lui résonne un appel, celui de sa guitare et de l’Amérique du Nord. C’est en famille, avec sa mère et ses sœurs qu’il migre au Québec. Il a 18 ans. Là, il joue dans la rue ou dans le métro, pour gagner de quoi boire un café, pour manger. Nedjim Bouizzoul se définit comme un musicien de rue, il découvre les cafés concerts et qui dit voyage dit rencontre. Viennent les premières collaborations musicales. Encouragé, il comprend en jouant avec d’autres que l’exil vécu intimement se conjugue au pluriel. C’est la naissance de Labess, le nom du groupe et du 1er album, en français : « Tout va bien », en 2007. Une musique ouverte aux quatre vents du monde : sonorités africaines, rumba gitane, flamenco…

Dans cette proposition universelle, le chaâbi (musique traditionnelle algérienne) est toujours présent, comme cette question : qui suis-je ? Les albums Identité (2012) et La Route (2016) témoignent de cette trajectoire, où l’origine nous rattrape, se frotte au dehors et se libère. Les racines remontent à la surface, dans l’exil. La voix s’élève en plusieurs langues, arabe dialectal algérien, espagnol, français. Profonde et engagée. Nedjim vit deux années en Colombie où les sons entrent en vibration avec la grande histoire, celle des premiers esclaves africains exilés en Amérique latine. La musique lui révèle ces racines que partagent en profondeur les cultures arabe et espagnole. Les rencontres avec des génies de la musique colombienne agitent en lui une grande créativité, qui donnera naissance à un quatrième album en 2021. Comme un retour aux sources. Il s’appelle « Yemma » (qui signifie « maman » en français).