association Des Liens

Le collectif Des Liens a vu le jour fin 2016, suite à un appel d’artistes lancé lors de l’émission « Foule Sentimentale » sur France Inter, invitant les musiciennes et musiciens de la chanson et de la pop rock hexagonales à s’investir pour ouvrir davantage les salles de concerts aux personnes en précarité. Très vite, des artistes d’horizons différents, rejoints par des citoyens, ont donné suite à cet appel sur 4 villes, Bordeaux, Nantes, Paris et Rouen. Deux idées sous tendaient cette initiative : faire en sorte que les artistes soient eux-mêmes initiateurs, et non pas seulement participants, d’actions en direction des publics dits « éloignés », et que l’engagement des membres du collectif soit de préférence local, pour favoriser la pérennité de ces actions : un engagement de terrain, à hauteur d’homme, sans médiatisation excessive.

Au printemps 2017, des concerts ont été organisés dans chacune des villes concernées, soit dans des salles de spectacle, soit dans les structures sociales mêmes ; dans la plupart des cas le public auquel ces événements étaient destinés a été appelé à participer à leur organisation. Ces premières manifestations ont permis à chaque « antenne » Des Liens de tisser des réseaux avec des structures sociales et culturelles locales, et de se présenter comme un maillon local supplémentaire dans la lutte pour l’accès à la culture de toutes et tous. Étant entendu que l’art, via l’émotion collective qu’il génère, offre à toute personne en difficulté la possibilité de nouer ou de renouer un lien essentiel, et à lutter contre le sentiment d’exclusion. Une société ne peut se construire sans ce lien né du partage de la culture et de l’art, qu’une assiette pleine ou un toit, aussi indispensables soient-ils, ne suffisent pas à entretenir, ou à rétablir.

Au fur et à mesure, les réseaux tissés par le collectif se sont étoffés, et les initiatives se sont diversifiées, ne se cantonnant plus à l’accès aux salles de spectacles. Rencontres au sein des structures d’accueil ou sur les lieux de spectacle, ateliers d’écriture, organisation de séances d’enregistrement… Autant d’occasions de multiplier les échanges, et ce faisant, de réfléchir aux attentes des publics approchés et au positionnement des artistes par rapport à un rôle de médiation. Aujourd’hui, les membres du collectif voient en Des Liens un laboratoire au sein duquel diverses actions sont à inventer avec les personnes concernées, acteurs sociaux, culturels et publics.

Rien n’est figé, tout est à imaginer.

                                                                                                                                                                                 Dominique A