L'association Reconnaître comptait, au 31/12/2022, 82 membres individuels et organisationnels (entreprises, collectivités territoriales, associations et fédérations, universités, collectifs de territoires).

Quels buts poursuivons-nous ?

L'association a pour missions :

de contribuer à la construction d’une société ouverte et apprenante fondée sur la reconnaissance des talents, des compétences et des aspirations des personnes, des communautés et des territoires ;
d’encourager, promouvoir, accompagner et fédérer les initiatives et innovations ouvertes qui y contribuent ;
de porter les valeurs à l’origine des Badges Numériques Ouverts (Open Badges) et la déclaration de Bologne pour une reconnaissance ouverte (Bologna Open Recognition Declaration) ;
de définir un cadre d’action (Charte de la Reconnaissance Ouverte), pour inviter l’ensemble des parties prenantes impliquées dans les projets de reconnaissance et Open Badges à adopter et à soutenir une approche éthique de la reconnaissance, notamment dans la conception et de la mise en œuvre des dispositifs socio-techniques associés.

Contexte et actions

D’où vient l’idée de « reconnaissance ouverte » ?

Si les idées d'éducation ouverte (Open Education) et de ressources éducatives ouvertes (Open Educational Resources) sont nées de la nécessité de supprimer les barrières d’accès à l'éducation, les idées de reconnaissance ouverte (Open Recognition) et de badges ouverts (Open Badges) sont nées de la nécessité de supprimer les barrières d’accès à la reconnaissance : comment reconnaître les apprentissages informels qui représentent plus de 90% des apprentissages tout au long d’une vie, mais aussi, comment aussi reconnaître les réalisations, les aspirations et les engagements individuels et communautaires.

Ouvrir la reconnaissance a un but inclusif : offrir à chacun la possibilité de "trouver et prendre sa place dans le monde", en se connectant à des écosystèmes de reconnaissance ouverts pour enrichir sa vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle.

Pourquoi faut-il ouvrir la reconnaissance ?

Si la réponse à la question « faut-il ouvrir l’accès à l’éducation » semble évidente, la réponse à « faut-il ouvrir l’accès à la reconnaissance » l’est beaucoup moins. Il aura fallu attendre 2016 pour que soit formulée l’idée de « reconnaissance ouverte » bien qu’à l’époque tout ou presque était censé être « ouvert » : Open Data, Open Science, Open University, Open Source, Open …

Ouvrir l’accès à la reconnaissance répond à plusieurs nécessités :

Redonner confiance et estime de soi—par exemple aux personnes pas ou peu qualifiées
Passer de l’analyse des déficits au regard d’un attendu (référentiel), à la reconnaissance du potentiel individuel, la présomption de compétence.
Rendre visibles et actionnables les pratiques sociales et professionnelles émergentes—par exemple celles qui répondent aux défis posés par le changement climatique et l’urgence écologique
Articuler compétences stratégiques et compétences individuelles
Développer une « culture de la reconnaissance » en accord avec celle d’une « culture de l’apprentissage tout au long de la vie »

Comment ouvrir la reconnaissance ?

Une première façon d’ouvrir la reconnaissance a été d’ouvrir l’accès aux diplômes par la Validation des Acquis de l’Expérience : on peut alors parler de « reconnaissance formelle d’apprentissages informels ». Mais, une reconnaissance, comme un apprentissage, peut aussi être informelle : quid alors d’une « reconnaissance informelle d’apprentissages informels » ?

Si les Open Badges ont initialement été principalement utilisés pour mettre en place des dispositifs de « reconnaissance formelle d’apprentissages informels », ils sont toujours plus utilisés au service d’une « reconnaissance informelle d’apprentissages informels », par exemple avec des badges attribués entre des pairs, ou des endossements obtenus par des personnes ou organisations qui attestent d’une réussite, d’une participation ou autre revendication.

Les reconnaissances informelles participent à la construction d’écosystèmes de reconnaissance qui peuvent être révélés (rendus visibles), notamment, grâce aux Open Badges.

Pour répondre à cette problématique, nous proposons de changer de paradigme. Nous devons passer d’une gestion des compétences reposant sur l’identification des compétences stratégiques (le travail prescrit), à une articulation entre compétences stratégiques et compétences individuelles (le travail réel). Nous devons passer du positionnement des actifs au regard de référentiels (référentiels de certification, référentiels de branche, fiches de poste…), à l’identification et la reconnaissance des compétences transversales, rares, émergentes, des compétences du quotidien.

Nous devons passer d’un parcours d’insertion construit à partir de la définition d’un projet, voire pré-construit sans la personne concernée, à l’élaboration d’une carte des possibles – ce qui m’est accessible, ce qui m’est utile personnellement. Passer du repérage des freins à l’emploi, des déficits au regard d’un attendu, à la valorisation du potentiel individuel, la présomption de compétence.

Construire des écosystèmes de reconnaissance

Un des leviers que promeut l’association est la construction d’écosystèmes de reconnaissance à l’échelle des territoires (région, ville, voire quartier) par l’intermédiaire des projets « Badgeons ». Ces écosystèmes ont un impact fort, d’une part sur la construction, le renforcement et la lisibilité des collaborations sur un territoire, d’autre part sur la valorisation des reconnaissances informelles produites au sein de ces écosystèmes au service de l’insertion sociale et professionnelle.

Par exemple, la reconnaissance obtenue au sein d'une structure d'accompagnement (ex : une compétence transversale formalisée par un Open Badge) - du fait de la confiance accordée à la structure par les acteurs du territoire - engendre automatiquement, par un système d'endossements, la reconnaissance de la personne par les acteurs économiques et/ou institutionnels. C'est cette valeur qui va engager les personnes dans l'action. Les expériences locales sont reconnues à un niveau plus global et permettent d'accéder - en tant qu'habitant, salarié (ou demandeur d’emploi), citoyen - à des opportunités nouvelles ou qui étaient invisibles.

Aujourd'hui, 8 régions sur les 18 que compte la France métropolitaine et ultramarine ont vu la création d'un collectif « Badgeons ». Certains de ces collectifs sont encore fragiles et comptent encore peu d'adhérents. D'autres sont en train d'émerger, comme dans le Grand-Est, en Corse, ou en Île-de-France... Notre objectif est de couvrir à terme l'ensemble du territoire. À partir de 2025, nous souhaitons être en capacité d'être reconnu comme un observatoire national des pratiques de reconnaissance ouverte. Le comité national des acteurs des Open Badges est un des leviers pour atteindre cet objectif.

Vers un changement d'échelle

La France est un des pays leaders sur les badges numériques et le développement d’écosystèmes territoriaux de reconnaissance. Leur déploiement est pourtant encore loin d’en avoir exploré tous les usages et exploité tous les bénéfices. Un changement d’échelle est possible -et indispensable- pour capter pleinement leur utilité sociale, tout en préservant la capillarité des initiatives locales.

En octobre 2022, lors de la conférence internationale annuelle organisée par l'association (conférence ePIC), un Comité National des Acteurs des Badges Numériques a été lancé. Rassemblant des acteurs privés, publics et des représentants des collectifs Badgeons, il aura pour rôle de coordonner, d'impulser et de co-construire un cadre favorable pour un passage à l'échelle nationale des badges numériques en France.

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Chaîne YouTube de l'association

Retrouvez toutes les productions vidéos de l'association : webinaires et temps forts de la conférence ePIC sur la chaîne YouTube de Reconnaître !