Les rendez-vous du labo / #3 Atelier mordançage, déshabillez vos tirages

Pour créer ces images uniques, surréalistes et texturées, on immerge le tirage dans une solution acide composée de chlorure de cuivre, d’acide acétique et d’eau oxygénée, qu’on appellera donc le mordançage, venant du terme « mordre », bien connu des graveurs !
Et oui, car cette solution n’a pas toujours eu vocation photographique, elle fût emprunter aux graveurs, aux teinturiers, puis en solution de virages et colorisation des images.
C’est en tombant dans les mains de génie de Jean Pierre Sudre qu’elle fut développée et expérimentée sous toutes les coutures (ou presque) et qu’elle entre donc dans la catégorie des « Procédés photographiques alternatifs »... pour notre plus grand plaisir.
Au bout de quelques minutes, un blanchiment et une transformation aléatoire s’opèrent, les parties sombres de l’image se soulèvent et forment des voiles que l’on va pouvoir sculpter, déplacer avec de petits outils...on redéveloppera, au révélateur classique, bain d’arrêt et fixateur, et on repart avec une nouvelle photographie.
Pas facile à maîtriser au début, mais complètement addictif !

Caroline Polikar