Table ronde sur les glaciers

Cette événement se déroule dans le cadre de l'Exposciences Occitanie qui se déroule les 21 et 22 mai à l'Université de Toulouse.

Les participants :

Etienne Berthier est glaciologue au CNRS et mène ses recherches au Laboratoire d’Études en Géophysique et Océanographie Spatiales (Observatoire Midi-Pyrénées) depuis 2007. Grâce aux images des satellites d’observation de la Terre, il étudie l’évolution des glaciers de montagnes et des calottes glaciaires afin de mieux comprendre leurs réponses aux changements climatiques et quantifier leur contribution à la hausse du niveau des mers. Il a été responsable scientifique du projet SPIRIT durant la 4eme année polaire internationale (SPOT 5 stereoscopic survey of Polar Ice: Reference Images and Topographies) et pilote actuellement le Pléiades Glacier Observatory. Il a publié plus de 140 articles dans des revues à comités de lecture et contribué à plusieurs ouvrages de vulgarisation. Il est éditeur scientifique pour les revues The Cryosphere et La Météorologie. Il a reçu le prix de la Cartographie de l’Académie des Sciences et la médaille Julia & Johannes Weertman de la European Geophysical Union.

Pierre René (glaciologue à l’Association Moraine)
« En 1998, lors d’une excursion étudiante au col de la Vanoise (Savoie), j’ai un « coup de foudre glaciaire » face aux moraines du glacier de la Grande Casse. Ces talus harmonieux résultent d’une triple action glaciaire : arrachage, transport et dépôt rocheux. Les glaciers m’apparaissent alors comme des créatures vivantes. Ils me fascinent en un éclair. Ils constituent le suprême et l’exquis du milieu montagnard. Originaire des Pyrénées, mes attentions obsessionnelles se focalisent. Dès lors, je me délecte de leurs visites de terrain et de leurs histoires reconstituées à partir d’archives.
En 1999 et surtout 2000, je réalise mes premiers relevés de terrain lors de stages au Parc National des Pyrénées. Il s’agit d’actualiser l’inventaire obsolète des glaciers des Pyrénées françaises.
En 2001, la création de l’Association Moraine facilite l’octroi de financements pour se lancer dans l’étude des glaces pyrénéennes. Le soutien de glaciologues alpins permet d’équiper le glacier d’Ossoue (Vignemale) pour la mesure annuelle de son bilan de masse (variation de volume) et d’enclencher une crédibilité glaciologique.
Depuis environ 25 ans, je m’attache à répéter à l’identique les protocoles annuels de suivi et ainsi illustrer l’ampleur du réchauffement climatique dans les Pyrénées.

Lydie Lescarmontier, glaciologue et directrice des actions antarctiques au sein de l’ONG International Cryosphere Climate Initiative :

 Diplômée ingénieure en „Qualité de l’environnement et gestion des ressources“ à l’École Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse en 2008, elle poursuit un master en météorologie, puis un doctorat conjoint entre l’Université Paul Sabatier et l’University of Tasmania, qu’elle achève en 2012. Ses recherches doctorales se concentrent sur les processus de fracturation et le vêlage des icebergs en Antarctique. De 2012 à 2016, elle travaille comme post-doctorante à l’Australian National University de Canberra et mène plusieurs missions scientifiques pour suivre l’évolution de la calotte glaciaire dans la Terre Enderby, en Antarctique. En 2018, animée par une passion pour la transmission du savoir, elle se tourne vers l’éducation et rejoint l’Office for Climate Education à Paris, où elle œuvre jusqu’en 2023. Depuis, elle occupe le poste de directrice antarctique pour l’ONG International Cryosphere Climate Initiative, où elle joue un rôle central dans la sensibilisation et la lutte pour la protection des régions polaires face au dérèglement climatique. En 2021, Forbes la distingue parmi les 40 femmes les plus influentes, en reconnaissance de son engagement exceptionnel dans les sciences climatiques. En 2023, elle reçoit la prestigieuse distinction de Chevalier de l’Ordre National du Mérite, récompensant sa contribution remarquable à la recherche et à la sensibilisation sur les enjeux climatiques.