Pourquoi nous soutenir ?
Les temps que nous traversons et les mesures qu'ils inspirent sont ce que l'on peut imaginer de pire pour le spectacle vivant. L'engagement à rester chez soi, à éviter les autres, à protéger nos visages, nos mains, ce qui fait de nous des êtres sociaux réduit le champ des possibles pour toutes les formes d'art.
Il est de notre devoir de ne pas renoncer à nos passions et de réinventer comme il se peut nos façons d'exister, de proposer nos aventures, d'amener ceux qui ont encore le courage de venir à nous. Si l'artiste a toujours un rôle prépondérant dans le fait politique, il devient aujourd'hui un rempart face à certaines injonctions de vivre en virtuel, de s'enfermer dans le monde de la peur, de l'ostracisme, du repli quel qu'il soit. Le Festival Pampa a pu se dérouler en août 2020 pour sa sixième édition. Ce fut une gageure pour nous et une grande réussite. Faire du théâtre au milieu des mesures sanitaires n'est pas une chose aisée. Respecter les "distances sociales" lorsque l'on propose des spectacles pour un public proche, amené parfois à prendre part aux représentations, à déambuler dans des espaces de jeu demande de grands trésors d'inventivité, des concessions nombreuses et le respect de règles souvent antinomiques avec l'idée même de faire du théâtre. Nous étions fiers et heureux d'avoir à la fois pu contenter nos spectateurs et d'avoir réussi à garder la maladie à distance. Nous étions surtout ravis de l'affluence et de l'enthousiasme de ceux qui nous ont soutenus.
Notre lieu, aussi petit soit-il, tente d'accueillir, de rapprocher, de faire se rencontrer des mondes qui sans cela ne se fréquenteraient pas. Nous sommes de jeunes urbains qui faisons du théâtre en milieu rural. Non pas pour apporter la culture où, semble t-il, celle ci n'est pas, mais pour produire avec ceux qui sont là, pour mélanger nos idéaux, nos façons différentes d'envisager la vie, pour partager en somme.
Notre festival est et sera le fruit de ces échanges car c'est pour cela qu'il est né : rencontrer l'autre. Aujourd'hui nos spectateurs sont agriculteurs, professeurs, commerçants, fonctionnaires, étudiants, habitants de villages, de petites ou moyennes villes. Ces personnes se retrouvent à la tombée du soir pour écouter des textes qui ont parfois près de quatre siècles. Ils goûtent avec nous l'aventure théâtrale dans ce qu'elle a de plus authentique, simple, pauvre, fragile. Quelques costumes, accessoires et décors, des actrices, des acteurs, le ciel pour toit, et l'horizon pour mur. Et puis surtout, ils viennent rencontrer une bande dont l'ambition démesurée est de proposer un théâtre populaire, exigeant mais "élitaire pour tous" comme le disait Antoine Vitez. Un théâtre qui soit le fruit de ces années d'apprentissage du travail en plein air, de la création en urgence dans des conditions financières et de confort réduites, un théâtre prêt à toujours s'adapter, se construire autrement, se façonner au grès des jours qui viennent. Non pas que nous voulions pour toujours nous satisfaire de nos manques de moyens ; nous voulons être rémunérés à la hauteur de nos travaux, mais nous avons appris à faire bien avec peu. Et ce peu est nécessaire car l'artiste a une grande part dans le projet de faire communauté, pays, nation, il a toujours été la clé de voute à la fois de l'enseignement mais aussi du mélange des cultures, traditions. Et cette vocation, il l'a d'autant plus aujourd'hui que le monde se renferme, que ce qui est mis en avant, ce n'est plus le poème mais l'économie, et plus la connaissance mais l'immédiateté.
Pour cela le collectif Pampa s’est engagé à l’année dans une démarche de démocratisation culturelle, en proposant des ateliers dans des écoles. Nous interviendrons, si la crise sanitaire le permet, dans sept classes du pays girondin, autour des aventures d’Ulysse et de son Odyssée. Nous proposons également des spectacles en diffusion sur tout le territoire et travaillons à l’année pour mener à bien ce festival, devenu un événement important pour les gens de notre région.
Ainsi :
--> Nous proposons des spectacles de qualité à un prix public très accessible : 7 euros
--> Nous défendons l'art et la culture pour ceux qui n'y ont pas accès
Dans l'avenir nous souhaitons :
- Mettre en place une RESIDENCE D'AUTEUR/AUTRICE - Profiter de notre lieu de résidence, qui est une maison en plein milieu des vignes à Calabre pour proposer une résidence avec appel à projet, pour une durée de 3 à 5 semaines. Nous voudrions former un conseil dramaturgique : En fonction de la durée de la résidence et dans la limite de nos moyens, nous imaginons : Pour les auteurs venant seuls, leur offrir une écoute, un échange, voire une critique constructive, sans formatage, une aide à la réflexion sur un projet, sur une écriture. Pour les compagnies, proposer un regard extérieur, juste le temps d’une ou deux demi – journées, un regard critique bienveillant, qui permette au metteur en scène et/ou à l’auteur d’avoir un échange constructif. Réaliser des lectures avec les acteurs du collectif Pampa.