Collectif Tango 3 point 0

Collectif Tango 3.0
Le Tango de demain

Parce que nous y avons vécu des moments festifs heureux, que nous y avons connu un mélange des genres harmonieux, nous y avons croisé des publics variés, de toutes les générations, écouté des musiques de toutes les époques, dansé toutes les danses, assisté à des spectacles inédits. Nous souhaitons aujourd’hui, tou.te.s ensemble, imaginer et construire collectivement le Tango de demain.

Nous sommes attaché.e.s au symbole que constitue cette discothèque du 3^ème arrondissement, en plein cœur de Paris : elle est plus que centenaire et a traversé toutes les époques en restant un lieu festif populaire. Elle s’est ancrée ces vingt dernières années dans la dynamique inclusive LGBT du quartier du Marais.

Nous proposons que le Tango, endormi et menacé comme tant d’autres discothèques depuis le début de la crise sanitaire, soit collectivement repris en mains et vive une transition audacieuse, adaptée aux nouveaux enjeux sociétaux et écologiques.

La nouvelle version 3.0 du Tango, toujours ancrée dans le quartier de Paris Centre, sera à la fois collective, festive, culturelle et sociale. Sa gestion sera coopérative, démocratique, à lucrativité limitée. Son influence et sa visibilité pourra s’élargir grâce aux nouvelles techniques de visio diffusion.

Notre association sera chargée d’initier, d’accompagner et de soutenir le Tango 3.0. Elle représentera tous les publics qui ont fréquenté la discothèque au cours des ans, et mettra tout en œuvre pour perpétuer son esprit festif populaire. Notre objectif est de reproposer, dès la crise sanitaire surmontée, un lieu de lien social qui mixera diversité et convivialité, et qui sera géré dans l’intérêt de la collectivité.

Le contexte : 
Une salle menacée de disparition par la mise en vente de l’immeuble qui l’abrite

La discothèque Le Tango à Paris est un des plus vieux dancings du centre de Paris, situé dans l’extrême nord du quartier du Marais. Cette salle qui a gardé son allure, avec son plancher en chêne, a été un bal musette jusqu’aux années 80, elle est ensuite devenue une boîte branchée « noire », temple des musiques du monde, pour enfin, au milieu des années 90, accueillir le bal gay et lesbien de La Boîte à Frissons.

Ainsi il colle à la peau de cette salle, patinée par le temps, une image d’un lieu festif convivial où se sont toujours croisés des publics divers, parfois marginaux. Plusieurs facteurs expliquent ce succès : sa situation dans une petite rue en plein centre de Paris, la dimension humaine de la salle, le maintien de son caractère populaire (il n’y a jamais eu de carré VIP au Tango) et une programmation volontairement éclectique.

Ces vingt dernières années, c’est La Boîte à Frissons, société gérée par Hervé LATAPIE, qui a animé le lieu et l’a ancré dans la dynamique gay du quartier du Marais. En effet depuis janvier 1995 (date du premier bal musette interlope organisé au Tango par le tout récent Centre Gay et Lesbien de l’époque), cette salle est devenue un lieu emblématique de la communauté LGBT : avec son bal gay et lesbien toutes les fins de semaine, mais aussi ses thés dansants associatifs le dimanche, ainsi que de très nombreux événements culturels (spectacles, débats, expositions, soirées événementielles…).

Aujourd’hui, la salle menacée de disparition à la suite de la mise en vente de l’immeuble qui l’abrite, pourrait être rachetée par la Mairie de Paris. 

Voici donc une occasion unique de prolonger son histoire d’une nouvelle phase, encore plus flamboyante, puisque cette fois la gestion du lieu deviendrait à la fois collective et à visée d’intérêt général et non plus seulement commercial. Elle serait également ouverte toute la semaine.

Le projet 
Une reprise en mains à quatre dimensions

Le Tango 3.0 sera une structure commerciale alternative, qui assurera à la fois une rentabilité économique, et une mission culturelle et sociale. 

Collectif
Le lieu va être porté et géré par un collectif issu de la diversité. L’objectif est de continuer de mélanger les publics, pas seulement LGBT, et d’être inclusif. La gestion, à lucrativité limitée, sera menée par des personnes impliquées, ayant des expériences multiples et des compétences complémentaires.

Festif
La salle conserve son statut de discothèque, elle permet d’accueillir du public en journée et la nuit, dispose des équipements pour y faire la fête, en particulier d’y danser. Tout son agencement sera sauvegardé pour perpétuer la convivialité, le divertissement et le mélange des publics.

Culturel
La programmation de la salle permet une grande diversité d’expression artistique et culturelle. On peut y accueillir des spectacles, des expositions, des concerts, des causeries… Cette polyvalence sera développée, tous les usages de la salle seront favorisés et rendus possibles par sa gestion collective.

Social
Cette salle doit demeurer un lieu populaire, comme elle l’a toujours été, et ancrée dans son quartier. Toute sa programmation devra être réalisée pour offrir des activités abordables. Ainsi le statut de structure à lucrativité limitée permettra à des associations d’offrir des moments festifs à des publics n’ayant pas facilement accès aux établissements commerciaux.