Le 8 décembre 2020, sept personnes sont arrêtées par la DGSI et mises en examen, désignées comme « membres de la mouvance d'ultragauche ». Cinq d’entre elles sont alors placées en détention. Elles sont accusées d’« association de malfaiteurs terroriste », ce qu’elles nient catégoriquement. Alors que l’enquête a démontré que les inculpé.es ne se connaissaient pas toustes entre elleux et n’avaient aucun projet commun, le PNAT (parquet national anti-terroriste) martèle qu’iels auraient monté « un groupe clandestin » en vue de préparer des « actions violentes » contre des forces de l’ordre.
Après l’extrême violence de leurs arrestations (interventions RAID et GAO, sacs sur la tête, camisoles, GAV antiterroriste...), après la violence des incarcérations (isolement carcéral, grève de la faim, statut DPS…), s'en est suivie la violence de l'institution judiciaire qui s'est abattue sur les inculpé.es, avec un procès qui s'est tenu du 3 au 27 octobre 2023 au Tribunal Correctionnel de Paris. Ces quatre semaines de procès furent une véritable mascarade judiciaire, au cours de laquelle les inculpé.es n'ont jamais été écouté.es et à l'issue de laquelle toutes les demandes de la Défense furent rejetées.
Le délibéré du 22 décembre 2023 fût plus sévère que les réquisitions du PNAT. Touste.s sont reconnu.es coupables d’ « association de malfaiteurs terroriste » et trois d’entre-elleux de « refus de communiquer ses conventions de déchiffrement ». Et ce, malgré le fait qu'il ait été admis par le tribunal qu'il n'y avait ni projet, ni cible, ni groupe constitué. Ainsi seules les « intentions supposées » d'un membre subsistent et permettent cette condamnation générale.
Les peines vont de 2 à 5 ans de prison, dont plusieurs mois de sursis probatoire (obligation de travail et injonction de soin). Des périodes de prison ferme sont prononcées pour cinq inculpé.es (aménageables en prison à domicile sous bracelet électronique, entre 8 et 12 mois). L’inscription au FIJAIT (20 ans) est actée pour six d'entre elleux. A également été prononcée l’interdiction de communiquer entre elleux pendant tout le temps de leur peine. Six des inculpé.es font appel de cette décision de justice.
L’histoire de l’État nous montre que les outils répressifs d’exception finissent toujours par se banaliser et élargir leurs champs d'application pour être employés massivement. En agitant cette « menace terroriste d’ultragauche », ce n’est pas uniquement les inculpé.es du 8.12 que le gouvernement cherche à écraser, mais notre capacité collective à nous opposer à son règne désastreux. En témoigne l’usage de l’arsenal antiterroriste ces derniers mois et le déploiement de la répression : contre les mouvements antifascistes, les milieux anarchistes, les exilé.es, les mouvements pro-kurdes et pro-palestiniens, les activistes écologistes... Il s'agit d'une offensive en lien avec la montée des nationalismes, du militarisme et de l'extrême-droite à laquelle nous devons opposer une solidarité internationale radicale et sans faille. Nous sommes toustes concerné.es.
FORCE, COURAGE ET SOLIDARITÉ POUR LES INCULPÉ.ES DU 8/12 ET TOUTES LES CIBLES DE LA RÉPRESSION !
soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org
soutien812.net
Les fonds de cette cagnotte seront destinés à financer les frais d’avocat.es (Cour d'Appel) et les frais de logistique des inculpé.es causés par leur condamnation, dans le respect des dispositions de l’Article 40 de la loi du 29 juillet 1881. Nos solidarités seront toujours plus fortes que l'anti-terrorisme !