L'apport de la morphoanalyse dans le procès pénal

La morphanalyse des traces de sang occupe une place cruciale dans la résolution des affaires criminelles et dans le cadre des procès pénaux. Cette technique permet d'étudier la forme, la taille, l’orientation et la répartition des éclaboussures de sang, afin de reconstituer le déroulement d’un événement violent, tel qu’un homicide ou une agression. En analysant la morphologie des traces de sang, les experts peuvent déterminer la position des individus impliqués, la direction du mouvement et même l'arme utilisée. Cela permet de fournir des informations essentielles sur la scène du crime et de reconstruire les circonstances précises du drame. Cette reconstitution, fondée sur des éléments objectifs, peut être décisive pour prouver ou contredire les déclarations des témoins et des suspects.

Dans un contexte judiciaire, la morphanalyse des traces de sang joue également un rôle de premier plan lors du procès pénal. En fournissant des preuves tangibles, elle aide à établir la véracité des faits allégués, permettant ainsi de renforcer ou d'affaiblir les thèses présentées par la défense ou l'accusation. L’acceptation de ces éléments par les tribunaux repose sur leur capacité à démontrer, de manière irréfutable, la mécanique de l’événement criminel. En effet, les conclusions de la morphanalyse, souvent corroborées par d’autres expertises comme l’ADN ou les projections sanguines, offrent des preuves directes de l’intention criminelle, de la violence exercée, et de la victime impliquée. Ces éléments sont également cruciaux pour évaluer la légitimité d’une défense, comme celle de la légitime défense, ou pour contester une hypothèse de suicide. En définitive, la morphanalyse des traces de sang s'affirme comme un outil scientifique de grande valeur, non seulement pour éclairer les zones d'ombre d'un crime, mais aussi pour garantir une justice équitable, en apportant une preuve objective et précise des faits. Elle contribue ainsi à établir la vérité judiciaire et à éviter les erreurs judiciaires, en fournissant aux enquêteurs et aux juges un moyen efficace de comprendre les événements à travers des traces laissées par le sang, ce témoin silencieux de la violence humaine.

CV résumé

Philippe Cloux est expert en morphoanalyse inscrit près la cour d'appel de Paris puis Versailles depuis 2013 et agrée cour de cassation depuis 2020. Chef de l'Unité Expertise Morpho Analyse des traces de sang de l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale il possède également la qualification de technicien en identification criminelle et de Coordinateur des opérations de criminalistique. Très orienté scène de crime, sur lesquelles il se déplace très fréquemment il oeuvre depuis plus de 15 ans à l'amélioration des techniques de modélisation 3D et de virtualisation des scènes sanglantes. Engagé dans la recherche et la transmission du savoir il est auteur de nombreux poster dans son domaine et intervient comme formateur auprès de l'école nationale de la magistrature et du centre nationale de formation à la police judiciaire.