Défense des milieux aquatiques

Environnement

Créée par des pêcheurs amateurs et des environnementalistes, l'association a pour vocation exclusive de défendre, devant les tribunaux et par la sensibilisation, l'intégralité des milieux aquatiques, tant en mer qu'en eau douce.

Nos actions en cours

Qui sommes-nous ?


L'association a été créée en mai 2017 dans le cadre de la loi du 1er juillet 1901 sous le nom d'ASSOCIATION DE DÉFENSE DES RESSOURCES MARINES (ADRM).

Dès le départ, elle a été reconnue d'intérêt général et l'administration fiscale, interrogée dans le cadre d'un rescrit fiscal, lui a accordé le droit de défiscaliser tous les dons et les cotisations qu'elle perçoit au profit des donateurs.

En juin 2020, l'association change de nom pour devenir DÉFENSE DES MILIEUX AQUATIQUES (DMA) et son logo évolue.

Son siège social est en Gironde, au 716 Vimeney est, à ESCOUSSANS (33760).

Ses effectifs sont passés progressivement de 20 membres en 2017, à 40 en 2018, 60 en 2019 puis 80 membres fin 2020.

La vie de l'association est rythmée par des conseils d'administration hebdomadaires, réalisés en téléconférence et une assemblée générale annuelle.

Le conseil d'administration comprend cinq membres. C'est l'assemblée générale qui valide les changements de statut et le niveau de la cotisation.

L'association est très active devant les tribunaux administratifs. Début août 2021, elle totalise déjà 49 recours depuis une première action juridique au printemps 2018. Elle réclame des informations environnementales dont la communication lui est refusée et conteste des arrêtés organisant la pêche maritime ou fluviale, notamment concernant l'Adour, l'estuaire de la Gironde et la côte de la Nouvelle-Aquitaine. Elle participe à plusieurs consultations chaque année, dernièrement au webinaire de l'Office Français de la Biodiversité où elle est parvenue à faire inscrire un projet pilote important. Elle médiatise ses actions, par exemple par sa présence remarquée au salon de la mer à NANTES en février 2020 et via le réseau social Facebook et plus récemment Instagram.

Deux projets sous tendent actuellement son activité.

L'association œuvre pour une révision de la transposition française de la directive Habitats qui nous paraît toujours erronée, malgré déjà plusieurs condamnations de la part de la cour de justice européenne, la dernière datant de mars 20101. En 2020, suite à des plaintes déposées par des associations, dont DÉFENSE DES MILIEUX AQUATIQUES, la Commission européenne a entamé un nouvelle procédure contentieuse n°20204036 contre la France sur ce sujet précis dans le contexte de la pêche maritime et des captures accidentelles de petits cétacés. Sur le territoire national, l'association a engagé plusieurs actions impliquant cette thématique, concernant les migrateurs anadromes dans l'Adour, la pêche au filet dans l'estuaire de la Gironde, le chalutage dérogatoire dans les 3 milles des eaux d'Arcachon et dans les pertuis et la pêche du bar pendant la période hivernale du frai.

Le deuxième projet est sans doute le projet phare de l'association qui consiste à éloigner les filets de la côte à plus de trois milles nautiques. Nous partons d'un constat péjoratif de la pêche maritime en France. Malgré des progrès récents grâce à la réforme de la Politique Commune de la Pêche de 2013 et le fameux Rendement Maximal Durable, les indicateurs socio-économiques et environnementaux de la pêche maritime sont particulièrement mauvais. Côté socio-économique, la production française continue de baisser depuis un pic de production atteint entre les années 70 et 90, le nombre de navires baisse au prix d'une concentration des capacités de pêche dans les plus grosses unités, le nombre d'emplois à temps plein baisse aussi et malgré cela, le recrutement de nouveaux marins pêcheurs connaît de graves difficultés. Côté environnemental, tous les indicateurs sont dans le rouge : la longueur moyenne des captures a fortement chuté, l'index trophique des captures ne cesse de diminuer, le spectre trophique des pêches se dégrade et montre que la pêche se concentre sur les seuls poissons qui restent, c'est-à-dire des petits poissons de niveau trophique bas. Les captures par unité d'effort ont été divisées par 10 depuis l'après guerre et ne remontent pas malgré d'innombrables progrès technologiques. Encore plus grave, la production primaire des écosystèmes baisse ainsi que les âges de première maturité. Pour survivre, les espèces doivent se reproduire de plus en plus tôt, ce qui se fait au prix d'une importante baisse de l'efficacité de la reproduction. Le nombre d'espèces menacées augmente et le problème des captures accidentelles devient de plus en plus impopulaire. Le moral des pêcheurs est au plus bas, eux dont une nette majorité ne conseille pas à leur proche d'embrasser le même métier.

En réalité, le dogme du Rendement Maximal Durable, présenté comme la panacée, est loin d'être suffisant : il correspond à une surexploitation des océans, et plus précisément à une surexploitation de croissance. La pression de pêche pour extraire le "maximum" possible est telle que les poissons n'ont plus le temps de grandir : un poisson a de grands risques d'être capturé bien avant d'avoir grandi et pu se reproduire de sorte que la plus grande partie des poissons sont désormais des petits poissons. Ceci survient d'autant plus sûrement que la pêche s'est historiquement développée sur des notions de tailles minimales de capture et de maillages qui ne respectent aucune taille de maturité sexuelle. Les océans sont donc devenus habités par des bancs de petits poissons clairsemés. Or relever les tailles minimales et les maillages semblent aujourd'hui impossible à court terme car les captures s'effondreraient, faute de poissons assez gros.

Le réchauffement climatique vient compliquer la situation en induisant des modifications des écosystèmes déjà bien documentées. La stratification des océans liée à une trop forte différence de température entre les eaux de surface et les eaux profondes affaiblit les échanges vitaux au sein des masses océaniques au détriment de la production du phytoplancton. C'est pourquoi le GIEC anticipe l'aggravation de la baisse de cette production primaire qui est déjà constatée. Des espèces tropicales arrivent du sud, les espèces locales tentent de s'adapter ou se déplacent vers le nord ou plus profond. Mais la baisse de la biomasse océanique semble inéluctable.

Dans ce contexte, l'équation peut paraître insolvable. Il nous faut pourtant favoriser la résilience des écosystèmes. Le principe de précaution nous suggère fortement la solution qui consiste à laisser la nature se réparer, c'est-à-dire laisser enfin le temps aux poissons le temps de grandir et de se reproduire.

L'augmentation des tailles minimales et des maillages se heurtent à des oppositions frontales et à des difficultés sans fins. De plus, face à la jungle de la législation sur les engins de pêche, il devient illusoire d'être efficace en la compliquant davantage.

Il est donc temps d'être pragmatique, simple et efficace en évitant les interactions entre filets de pêche et juvéniles, c'est-à-dire en créant des zones où la pêche ne serait possible que si elle épargne à coup sûr les juvéniles.

Ces zones sanctuarisées doivent être choisies avec beaucoup de pertinence pour espérer qu'elles produisent l'effet escompté.

Or il existe une zone fondamentale qui cumule deux fonctions essentielles : la bande marine littorale et les estuaires qui en font partie concentrent les nourriceries de 30% des espèces commerciales qui elles-mêmes correspondent à 66% des débarquements. Les juvéniles, qui sont très nombreux dans ces eaux littorales, devraient pouvoir s'y développer sans être menacés par l'homme puisque ce sont eux qui garantissent les pêches de demain. La deuxième fonction de cette bande marine est la migration des espèces amphihalines comme le saumon, les aloses et l'esturgeon. Ces espèces dont les statuts de conservation deviennent catastrophiques sont des captures accidentelles trop fréquentes des filets côtiers pour espérer que les immenses efforts entrepris pour eux en eau douce ne soient pas contrariés.

Il s'agit donc de soustraire la bande marine littorale de l'action des filets. C'est la stratégie gagnant-gagnant en place depuis des décennies dans tous États côtiers américains où elle est totalement validée. Induisant une restauration spectaculaire des abondances et des tailles de poisson, elle garantit depuis longtemps des pêches fructueuses plus faciles et assure les bénéfices de la pêche locale et des autres secteurs d'activité.

L'éloignement des filets de la côte sur une distance minimale de 3 milles soulagerait très significativement les nourriceries et libérerait le corridor migratoire des anadromes. La production de la plupart des espèces commerciales serait significativement dopée et les marins-pêcheurs en seront les premiers bénéficiaires. Les captures des animaux à respiration aérienne comme les petits cétacés, les oiseaux de mer et les tortues marines seront moins nombreuses. La nature aura enfin le temps de s'y reconstruire.

Une telle initiative a déjà été mise en œuvre aux USA sur les deux façades océaniques entre les années 80 et les années 2010, selon les États. Les bénéfices attendus ont été très largement confirmés, ce qui fait de ce projet en France une proposition déjà validée ailleurs à grande échelle.

C'est le projet pilote de l'association qu'elle entend médiatiser dans l'espoir de déclencher un débat public : la bande marine littorale sans filets au secours de la biodiversité marine.