Fausse Note

Combien d’entre nous, quand il s’agit de pousser la chansonnette, s’excusent par avance ? Qui n’a jamais dit «Non, non, moi, je ne sais pas chanter»…
Ne pas se lancer, c’est finalement le meilleur moyen d’éviter la fausse note. Par peur d’être celui qui détonne au milieu des autres (bonnes) notes, on murmure un tout petit filet, surtout pas trop fort, pour que personne ne l’entende.
Parce que chez nous, pour avoir voix au chapitre, il faut faire et savoir faire parfaitement. Dès l’enfance on nous trie, on nous met dans des cases : il y a ceux qui savent dessiner et les handicapés du crayon, les sportifs et les cantonnés au banc des remplaçants, ceux qui ont l’oreille musicale et les autres. Alors depuis que notre prof de musique de 5ème nous a demandé de chanter dans le fond pour ne pas perturber l’harmonie du choeur, on a simplement coupé le son.
Il faut dire que les fausses notes, les bandes FM et les télés les traquent à longueur d’année. À force de chercher The Voice, La Nouvelle Star, à force d’éliminer les voix imparfaites, on ne s’autorise plus le plaisir de chanter devant les autres.
Fausse Note est née de l’envie de chanteurs décomplexés de redonner à la chanson sa vocation populaire. Chanter partout : sous la douche, dans la rue, au bureau, dans les écoles, à l’hôpital, à l’arrêt de bus.
Créer son propre morceau. Nous voulons prouver qu’à plusieurs, avec l’aide de professionnels, nous pouvons tous composer une musique qui nous ressemble et qui surtout, nous rassemble.
Dans un monde silencieux où chacun marche, casque vissé aux oreilles, disséminons des notes d’enthousiasme.

Ensemble, ouvrons la voix.
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