Conversion, Hypocondrie, Maladies. Le corps et ses raisons
by GTPSO
On 29 janvier 2022, from 08h30 to 17hLa question des rapports entre corps et esprit a toujours parcouru l'histoire de la médecine. De même l'attribution d'un sens symbolique à la maladie a-t-elle toujours été présente dans les discussions des psychanalystes, certains courants de pensée élargissant les mécanismes de conversion à l’ensemble des symptômes somatiques quels qu’ils soient. Le titre de cette journée n’est pas anodin dans la mesure où il inclut l'historique de la psychosomatique, ce à plusieurs niveaux. Historique tout d’abord dans une temporalité conceptuelle car c'est à partir des travaux sur l'hystérie que Freud développe la psychanalyse dont est issue la psychosomatique. Pour lui, l'attribution d'un sens au symptôme somatique ne peut se comprendre que dans la distinction psychonévrose de défense - névrose actuelle. Ce qui fait la différence, c’est la richesse et la qualité des mécanismes de défense névrotiques. Pour Freud, le symptôme de conversion hystérique s'appuie sur la notion de complaisance somatique à savoir sur un fondement organique et sur un mécanisme psychique, le refoulement de la représentation inconciliable et la conversion de l'énergie psychique en symptôme corporel en suivant le trajet de l'innervation somatique. C’est ce qui rend compte de la dimension symbolique de l’expression somatique. Dans la névrose actuelle, on observe à l'inverse une interruption du travail psychique responsable d'une absence de sens symbolique du symptôme par son manque à être psychique, considéré plutôt du côté de la décharge d'une excitation que ne peut traiter l'appareil psychique. Historique également vis à vis des concepts développés par les psychosomaticiens de l’Ecole de Paris. Pour P. Marty, les processus de somatisation sont issus de mouvements contre-évolutifs sur le trajet pulsionnel aboutissant à une désorganisation du psychique jusque dans le somatique. En l’absence ou du fait de la défaillance des défenses mentales, la désorganisation d’abord mentale se poursuivra dans le soma donnant lieu à des manifestations somatiques transitoires et réversibles lors des régressions somatiques, jusqu’à des lésions tissulaires irréversibles dans les maladies évolutives. Là, le symptôme n’a pas de sens eu égard au silence de la vie psychique tel qu’on peut l’observer dans la vie opératoire. Ainsi, l’accent est mis sur la qualité et la régularité du fonctionnement mental habituel et actuel qui sera évalué lors de l’investigation psychosomatique. La psychosomatique contemporaine s’est enrichie d'autres apports conceptuels, notamment des travaux sur le négatif. Nous avons choisi pour ouvrir la discussion de cette journée de faire dialoguer un psychanalyste psychosomaticien, Claude Smadja et un psychanalyste non-psychosomaticien Bernard Chervet, autour de deux observations cliniques de malades somatiques. Des questions se poseront, en particulier : les variations des symptômes et la possibilité d’une symbolisation secondaire en lien avec la reprise du fonctionnement mental, la notion de chiasme hystérie/états limites, le statut de la douleur dans cette configuration, la place de l’hypocondrie. S’agit-il d’un système mental de défense qui aurait cédé dans les processus de somatisation? Ou au contraire peut-elle être une solution lors de réorganisations dans le cours des psychothérapies?
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