Homme, Tradition, Progrès - Prix IFFRES
AutrePratiquée exclusivement au Sri Lanka, la pêche sur échasse est menacée d'extinction par le développement économique du pays. Le but de mon projet est de sensibiliser le monde sur l’importance de cette pêche artisanale afin de la préserver pour les générations futures.
Nos actions en cours
Qui sommes-nous ?
Actuellement étudiante en Master
2 Patrimoine et paysages culturels à l’université Jean Monnet, Saint Etienne,
je nourris un profond attachement aux héritages du monde, notamment aux valeurs
culturelles qu’ils transmettent à la postérité. Attirée par le patrimoine
littéraire du pays de Voltaire, j’ai fait ma licence en littérature française à
l’université de Kelaniya, Sri Lanka. Grâce à mes correspondants français,
j’étudie en France depuis 2013 ; j’ai suivi le Master 1 en Lettres Modernes et depuis
septembre 2014, j’ai intégré le Master 2, de Patrimoine et Paysages culturels. Ce
cursus ne doit rien au hasard ; originaire du Sri Lanka, pays insulaire au
sud-est de l’Inde, riche d’une histoire de 2500 ans, je cherche des moyens pour
mettre en valeur les patrimoines matériels et immatériels encore ignorés dans
mon pays et d’autres pays du monde. Mon parcours riche m’a donné l’idée de
commencer un projet de recherche sur la sauvegarde et la valorisation et de la
pêche sur échasses au Sri Lanka.
Aujourd’hui, à cause d'un manque d’appréciation et de compréhension, cette pêche artisanale risque d’être perdue à tout jamais.
Première à faire des recherches sur la pêche sur échasses du Sri Lanka, mon but
est de chercher des solutions pour harmoniser ce patrimoine culturel immatériel
avec le développement durable du pays.
Description du projet de recherche : « Sauvegarde et valorisation de la pêche sur échasses au Sri Lanka »
Qu’est-ce que la pêche sur
échasses ?
La pêche sur échasses est une technique artisanale traditionnelle pratiquée exclusivement au Sri Lanka. Elle fait partie de la pêche côtière du sud de l’île. Très écologique, la pêche sur échasses dépose un savoir-faire qui est transmis de génération en génération. Les pêcheurs qui s’assoient sur une barre de traverse attachée par un bâton à un pilotis vertical planté au milieu des récifs coralliens dans l’eau, pratiquent la pêche à la ligne. En règle générale, la hauteur du pilotis vertical varie entre 3 et 4 mètres. Les bâtons sont souvent attachés au pilotis pour fixer des barres de traverse à une hauteur de 2 mètres au-dessus du niveau de l’eau. Les échasses de la pêche sont en bois. La canne à pêche dont la longueur varie autour de 1.5 mètres est fabriquée avec la nervure centrale du bois Caryota Urens. Le fil d' environ 4 mètre de long est en nylon. Avant l’arrivée de fils nylon, les pêcheurs utilisaient des ficelles fabriquées à partir des feuilles d’ananas. Les pêcheurs pratiquent la pêche sur échasses trois fois par jour : le matin de 5h 30 à 8h 30, puis de 10h 30 à midi et demi, et l'après-midi de 15h 30 à la tombée de nuit. Les poissons pêchés sont mis dans un panier accroché aux bâtons de l’échasse. Les poissons sont vendus frais sur place, par des intermédiaires. La saison de la pêche qui commence avec le début de la mousson du sud-ouest (avril-mai) termine à la fin de la mousson (septembre-octobre).
Aujourd’hui, la communauté des pêcheurs sur échasses se limite à deux districts du sud du Sri Lanka : Matara et Galle. Le tsunami de 2004 a balayé des centaines de pêcheurs sur échasses. Pour restaurer l’économie du pays, le gouvernement a encouragé la pêche moderne. Malheureusement, la préservation de la pêche traditionnelle, son savoir-faire, sa culture, n'ont suscité aucun intérêt. Pour cette raison, beaucoup de pêcheurs traditionnels se sont éloignés de la pêche sur échasses et se sont dirigés vers la pêche moderne. De plus, en 2009, la fin de la guerre civile au Sri Lanka a provoqué l'essor du tourisme et les notions de développement durable ont commencé à fleurir dans l’île. Les constructions des hôtels près des plages et les activités touristiques dans la côte sont en train d’exclure les pêcheurs sur échasses de leurs zones de pêche. Bien qu’ils utilisent des méthodes plus écologiques pour pêcher, ils rencontrent des difficultés pour vendre au juste prix les petites quantités qu’ils pêchent, parce que les marchés sont réservés aux pêcheurs modernes qui apportent de grandes quantités de poissons. Pour survivre, certains pêcheurs posent pour les photos touristiques et gagnent ainsi un peu d' argent. Pour ces raisons, aujourd’hui, dans un contexte hostile, la pêche sur échasse, un patrimoine culturel immatériel important du pays est en train mourir.
Problématique et hypothèses du
projet.
Pourquoi est-il nécessaire de
faire survivre la pêche sur échasses au Sri Lanka?
Hypothèse 1 : C' est une
méthode de pêche plus écologique. Sa sauvegarde concourt à la conservation de
la nature.
Hypothèse 2 : Elle détient
un savoir-faire qui est transmis de génération en génération. Sa sauvegarde
permettra alors la conservation d’une pratique qui reflète la diversité
culturelle du monde et la créativité humaine.
Hypothèse 3 : C'est le
métier de la communauté des pêcheurs au Sri Lanka. Sa sauvegarde permettra de
sécuriser l’avenir ce groupe social.
Patrimoine immatériel sri
lankais, la pêche sur échasse fait partie de la richesse du pays. Premier
travail de recherche traitant de ce sujet, ce projet est un réel défi à cause du manque réel d'informations écrites. Les témoignages oraux sont donc primordiaux. Des
supports divers, tels qu’entretiens (sur le terrain, à distance),
questionnaires, observations sur terrain (photos, vidéos) sous-tendent l'élaboration
de ce projet.