Stage CONTACT IMPRO avec Céline Auclair

Le contact improvisation est une pratique d’improvisation en danse basée sur le dialogue tactile et pondéral entre danseur·euses. La danse émerge de l’échange de poids entre partenaires qui deviennent support les un·es des autres, s’invitent mutuellement au déséquilibre et à la chute, explorent ensemble les lois physiques de la gravité comme ressort du mouvement. 

Le poids est une force liée à l’attractivité de la Terre sur nos propres masses. Cependant, notre poids n’est pas une donnée fixe et inaltérable comme en témoigne certaines expressions de la vie courante (« je me sens légère », « il pèse son poids »). Il s’agit bien plutôt d’une grandeur susceptible de variation dans le temps, selon notre humeur, nos intentions ou nos croyances. 

Parfois, certaines de nos croyances bien ancrées peuvent s’avérer limitantes dans notre relation au monde. Elles peuvent nous enfermer dans des schémas répétitifs, nous empêchant d’explorer de nouveaux chemins. Par ailleurs, nos croyances ont tendance à s’autorenforcer, finissant par créer des formes d’autoroutes sensorimotrices qu’il est souvent difficile d’infléchir. 

Et pourtant, comme le souligne Basile Doganis, il est possible de choisir, de créer, de modifier ou de renforcer ses croyances : « Il importe de redonner toute son importance à cette fonction essentiellement créative, active, constructive de la croyance […]. Les croyances peuvent sans cesse être affinées, remises à jour, contestées du dedans, et réagencées par les sensations, les actions, les pensées et les émotions, afin de les rendre possibles et efficaces » (Pensées du corps, 2012). Loin donc de rester enfermé·e de manière passive dans nos croyances, il est possible d’apprendre à s’en approprier de nouvelles. 

Si l’on suit la définition qu’en donne Doganis, la croyance se présente à nous comme une représentation pesante et consistante : elle apparaît comme « un imaginaire incarné, appuyé, adhérent ». En ce sens, la croyance pèse sur la réalité ; elle donne de la force, de l’élan. Elle conditionne nos manières de sentir, de penser, de bouger. 

La question autour de laquelle nous nous mettrons en mouvement sera ainsi la suivante : combien nos croyances pèsent sur nos danses en contact et comment faire varier ce poids ?
 

Ce stage se présente comme un laboratoire dans le but de :

• apprendre à repérer nos croyances et à faire le tri entre celles qui nous soutiennent et celles qui nous limitent
• jouer à imiter, à incarner de nouvelles croyances, à faire « comme si », à faire semblant, jusqu’à ce que d’autres croyances plus émancipatrices s’ancrent ;
• se raconter d’autres histoires pour nous permettre de nous défaire des habitudes, susciter de nouvelles coordinations et inventer des gestes inédits.

Nous aurons recours à différents outils issus des pratiques somatiques, de l’hypnose et du Life Art Process pour renouveler nos façons de sentir, de penser, de se mouvoir en contact avec nos partenaires.

Céline Auclair