L'Epi centre

Environnement

L’Épi est un jardin forêt productif situé à Merville-Franceville Plage dans le Calvados. Un terrain boisée que Constance et Jule aménagent pour accueillir des groupes scolaires et institutionnels. Site internet : epimerville.fr https://epimerville.fr/?cmp_bypass=f850faa32ef28ffff8a6b00175f3d802

Nos actions en cours

Qui sommes-nous ?

 

 

Bienvenue à L’Épi centre !

 

L’Épi centre est un terrain boisé, un épi dans un environnement de haras et de pâtures, situé en Normandie, à Merville-Franceville Plage (14).

En cherchant un lieu pour installer notre famille et développer nos activités, nous avons eu le coup de cœur pour cette petite forêt, une ancienne jauge de pépinière en friche, et cette agréable commune littorale.

Appuyés par la municipalité, nous nous sommes lancés dans la création d’un jardin forêt productif ouvert au public, en prévoyant les aménagements pour qu’il soit accessible à tous.

Qui sommes-nous ?

Jule

 éducateur spécialisé et bâtisseur

Constance 

agent local de développement durable 

permacultrice diplômée

 

Nous mettons en place un lieu multifonctions 

en accord avec les principes et l'éthique de la permaculture

Ça n'a pas été aussi simple que ça !

Le terrain appartenait à la municipalité de Merville-Franceville, acquise de longue date à la préservation de l'environnement. 

Nous avons conclu un accord selon lequel nous l'achèterions à seule fin de cette création d'un lieu dédié à la permaculture et à la sensibilisation du public. 

Plein d'enthousiasme, nous avons quitté notre maison de ville, et avec l'accord du maire, nous nous sommes installés sur la parcelle, dans une yourte, avec les enfants. Pas d'électricité, pas d'eau courante… nous ne sommes pas des guerriers, mais pour les deux ou trois mois de démarches qui nous attendaient, nous nous sentions tous de taille à vivre cette petite aventure. 

L'aventure dura trois ans.

Est-ce l'inconscience qui crée l'optimisme, ou l'inverse ?

On s'applique pourtant... On voudrait tout prévoir, mais nous n'avions pas mesuré les forces qui étaient en jeu. La terre sur laquelle nous projetions de construire, bien que laissée à l'abandon était une terre agricole, donc non constructible en l'état. 

Bon.

Pour corser l'affaire, l'urbanisme de la commune est réglementé par la loi littoral de 1986, qui encadre l'aménagement des côtes françaises afin d'éviter la bétonisation, la spéculation foncière, et favoriser la libre circulation du public.

Encore une pour la route?

Situé à quatre-cent mètres d'un site classé, le musée de la batterie de Merville, haut lieu de combats du débarquement de juin 1944, le terrain est soumis au regard des monuments historiques pour tout projet d'aménagement.

Vous aimez les défis?

On ne va pas raconter ici trois ans de lutte, d'argumentation et de résistance. Disons seulement qu'au terme de ce délai, après plus d'une centaine d'interlocuteurs élus, architectes et administratifs, après six commissions départementales, après une dérogation préfectorale à la loi littoral à notre nom, nous avons pu faire valider les permis qui nous permettront de lancer notre activité sur le site !

Nous avons fait entrer le mot permaculture dans le langage juridique français !

Pour qui est intéressé, l'histoire est relatée par Jonathan Attias, de Désobéissance Fertile ici :

Nous sommes ravis de ce résultat, pour nous-mêmes, bien sûr, et fiers de n'avoir pas renoncé devant l'obstacle, mais aussi pleins de joie en pensant à tous les projets environnementaux qui pourront se réclamer de cette brèche ouverte dans la législation pour une occupation vertueuse des terres !

Et maintenant ?

Et maintenant ? On va construire !

Trois chantiers principaux : 

 

 

 

Le bâtiment d'accueil du public

 d'inspiration augerone, un local multifonctions à ossature bois, charpente traditionnelle, murs terre-paille

 

 

 

 

 

Notre habitation

 (très attendue par les enfants), semi-enterrée au nord, vitrée au sud, en terre paille, charpentes auto-portées… la maison de hobbit, comme disent les élus

 

 

 

 

Les aménagements dans la forêt

 essentiellement sous forme de passerelles sur pilotis afin de limiter le piétinement du sol par des milliers de pas (impact colossal sur la biodiversité), et permettre la même circulation aux personnes moins mobiles.

 

 

Et des plantations d'arbres, et beaucoup d'autres choses encore!

 

Un financement difficile !

 

Après les écueils administratifs franchis victorieusement à l'issue d'années de négociations, le temps était venu de nous consacrer au volet financier.

Naïvement, nous pensions qu'il serait moins ardu. On ne cesse d'apprendre !

 

Il faut savoir que l'achat du terrain à la mairie de Merville-Franceville est conditionné à des clauses drastiques. Normal, pensions-nous. Une municipalité aussi prisée protège son foncier, et cadre les choses de façon à ce que le projet auquel elle a consenti voie bien le jour. 

Il ne s'agirait pas que des zazous en yourte achètent un terrain, se croient arrivés, et s'y installent les doigts de pied en éventail sans plus rien devoir à personne (en plus des taxes d'aménagements, des taxes foncières, etc… )

Il a donc été ajoutée à l'acte d'achat de la parcelle une clause résolutoire de plein droit qui stipule que si dans un délai de deux ans décrété en mairie sans consulter les intéressés que nous sommes (nous ne faisons après tout qu'offrir à nos frais un nouveau service à la municipalité ! Merci ? De rien !) courant à la date de signature de l'acte, nous n'avons pas construit notre habitation, le local d'accueil du public et le cheminement piétonnier sur pilotis, la vente sera annulée, et nous repartirons gros Jean comme devant avec les enfants, en s'asseyant sur les lourds investissements déjà réalisés, donc sans un sou ou tout comme. 

Le délai nous parait ridiculement court. On récrimine, on discute, on tente de le négocier… 

Veto. 

Grisés malgré tout par cette avancée dans le projet de notre vie, nous signons. 

Nouveau défi, nouvelle énergie !

Mais toujours l'inattendu arrive.

Notre première déconvenue est que les fondations proposant des subventions pour des projet environnementaux auxquels nous candidatons nous opposent toutes une réponse à laquelle on ne s'attendait pas : la construction d'un bâtiment, fut-il exemplaire, biosourcé, à très faible impact environnemental et à faible consommation en énergie, destiné à la transmission, la pédagogie de l'environnement et à l'expérimentation écologique ne sera pas financée.

 C'est comme ça : on ne finance pas de construction, passez votre chemin.

Ouille !

Bien que n'ayant pas d'appétence pour l'endettement à long terme, nous décidons de nous adresser aux banques pour l'obtention d'un prêt.

Gros boulot. Avec un cabinet d'expertise comptable nous peaufinons des budgets prévisionnels au cordeau, une grille tarifaire de l'exploitation du site et des présentations powerpoint qui résument le tout avec argumentaire adapté, augmentées de lettres de soutien du Département, de la Région, de la faculté de Caen, Du CPIE vallée de l'Orne, de la Sénatrice du Calvados… Bref, le mot écorche, mais c'est un dossier en béton !

La fluidité n'étant pas de ce monde, nous entrons dans les années covid, et la Russie envahit l'Ukraine. Conséquences directes, les prix des matériaux et des transports s'envolent, les banques prennent peur, enferment les capitaux à la cave, et font exploser les taux qui étaient au raz des pâquerettes depuis des années. (et la moutarde disparaît des rayons)

         Autant dire que lorsqu'on se présente avec notre beau projet du monde d'après devant des gens qui serrent les fesses de voir le leur s'écrouler, on est reçu du bout des dents.

 

Après trois refus bancaires, nous sollicitons audience auprès de notre maire pour tenter d'expliquer que des événements internationaux sanitaires et belligérants ont pour effet secondaire de faire frein au projet pour lequel il s'est naguère enthousiasmé, et que, n'ayant que peu de prise sur lesdits événements, nous pensons que le délai-couperet de deux ans mériterait d'être revu afin de favoriser la faisabilité de ce qu'il recouvre.

 

Nous ne lui demandons pas de combattre le virus à mains nues, ni d'aller en personne négocier une trêve avec le tsar, nous proposons seulement de rallonger en vertu des pouvoirs qui sont les siens un délai déjà court au regard de ce que l'affolement du monde entrave nos intérêts communs.

Réponse sans appel : que nenni.

(Comme disait Coluche : l'avenir appartient à ceux qui ont le veto).

 

Désarçonnés, surpris, incompréhensifs et déçus, nous comprenons que nous ne pourrons compter que sur nous-mêmes.

On a beau avoir une estime de soi raisonnable, 

être seulement soi-même face à une planète en crise fait se sentir un poil light.

 

On ne désarme pas. On est à notre dixième banque. Dixième dossier, encore plus d'interlocuteurs et de présentations dynamiques et enthousiastes d'un projet que l'on sait viable et vertueux. Toutes ces officines qui ont repeint leur communication en vert ces dernières années ont un regard étrangement goguenard devant une action concrète de préservation de l'environnement au budget modeste.

“Ça ne rentre pas dans nos grilles”. 

Ces grilles qui ont contribué à façonner le monde tel qu'il est ? Le tout économique, tout compétitivité, le tout pollution des sols, de l'air et de l'eau, le tout burn out ? Certes…

Notre moral fait le yoyo. Bien que n'ayant que l'espoir pour nous convaincre encore qu'on peut y arriver, ce mot ne franchit plus la barrière de nos lèvres depuis des mois : il est trop pourvoyeur d'émotions envahissantes. 

On garde le nez dans le guidon, les yeux sur la ligne d'arrivée qui semble s'éloigner à chaque coup de pédale, mais on ne lâche rien. Comme le conclut l'article du Parisien, l’Épi centre est en attente d'un miracle.

Les miracles, la magie, ça arrive, comme le dit un ami. Lui, il trouve un peu magique qu'on soit vivant sur un caillou qui flotte et tourne avec d'autres cailloux et des boules de feu géantes dans un grand vide. 

Dit comme ça, on prend !

 

 

 

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Quelques articles de presse relaient la genèse de l'Epi 

 

Le journal La relève et la peste 

 

 

https://lareleveetlapeste.fr/un-couple-fait-entrer-le-mot-permaculture-dans-la-loi-et-obtient-le-droit-de-vivre-dans-leur-jardin-foret/?fbclid=IwAR0MNIal5-DQaB6w2pI2Sun7mIPpgMlZv1RFJxi60mMZVXc1C-5qKru_CqA

 

 

 

Le journal Grand format

 

 

 

https://grand-format.net/breve/un-couple-normand-fait-entrer-le-mot-permaculture-dans-le-langage-juridique/?fbclid=IwAR135YQDAdhC7Qy1juiY5rZCObByK7-Z6ykXkFcSLQEe_jT3rTMfpuAAr5g

 

 

 

Magazine Village, été 2022
Journal Le Pays d'Auge, 24 juin 2022
Revue Michel n°6 automne 2022 p.51,52,53,54
Le Parisien, 14 février 2023

 

Premières naissances sous les arbres : une portée de six lapereaux

 

 

 

 

De nouveaux habitants qui réclament de l'attention et du soin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour devenir les pionniers de la micro-ferme de la forêt

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le four à pain est opérationnel

 

 

 

 

Fabrication en terre-paille, la sole est en tomettes et l'enduit en sable et chaux. Du pain, bien sûr, mais pas seulement. Avec ses presque 300° au plus fort, il saisit une pizza, il peut rôtir, cuire des pâtisseries, maintenir au chaud pendant des heures, et fait office de séchoir à légumes et fruits !

 

 

 

Voici Iléhot, le dragon boulanger

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un bâtiment terre-paille

 

Répondant à nos envies d'expérimenter et d'éprouver des techniques nous venons d'achever un petit bâtiment de stockage et de transformation des productions. 

Les murs sont en ossature bois, remplissage terre-paille, en s'inspirant des bâtis qui jalonnent le Pays d'Auge. Une fière équipe de bénévoles et amis nous ont aidé pour la partie terre -paille, la plus fastidieuse.

 

Une réception sous les arbres 

Entre deux jours pluvieux, les averses ont concédé une trêve pour la première porte ouverte de l’Épi. Une “porte semi ouverte” serait plus juste, car étant soucieux d'offrir un instant de qualité, nous n'avons communiqué que très localement afin de ne pas nous trouver submergés par le nombre de visiteurs. 

 

Une centaine de personnes ont ainsi fait connaissance avec le bois en ce début d'automne clément. 

Des élus d'instances variées, des professionnels de l'éducation, des représentants d'associations et des familles ont pu déambuler, se et nous rencontrer, discuter, et assister à la conférence offerte par le Professeur Seralini sur le thème de pourquoi la biodiversité ?

le 1er octobre à l’Épi 

D'autres journées seront évidemment organisées régulièrement, la vocation de ce bois étant d'être accessible à tous !

 

A suivre !