Tous les dons sont défiscalisables à hauteur de 66% pour les particuliers et de 60% pour les entreprises.

Je suis Gérard Moreau, dernier constructeur encore en vie du Patriac’h, le dernier témoin, « le dernier des Mohicans » comme certains s’amusent à me surnommer.

En 1968, avec mon ami Serge Binotto, nous avons eu cette idée dingue de construire un bateau en acier, chez nous, à Issy-les-Moulineaux. Nous n’avions aucunement conscience que ce qui n’était alors qu’une folie éphémère, allait changer notre vie. 
Avec Serge, nous avions l’habitude des longs voyages en 2CV. En 1969, nous sommes partis en Afghanistan : trop de sable, on va construire un bateau.

Ni Serge, ni moi n’étions des marins. Nous étions des bâtisseurs. Et faire flotter un géant d’acier était pour moi un incroyable défi.
Un échange avec Paul-Emile Victor nous mit au travail. 
Recherches, calculs, dessins, plans, projections, négociations, la machine était lancée, et plus rien n’avait d’importance, si ce n’est la construction de ce bateau. John Tallis (mon prof d’anglais qui se demandait pourquoi je séchais ses cours), et Louis Moulin, le rigolo de la bande, nous ont rapidement rejoint.

Alors que les Beatles chantaient « Come Together », certains nous surnommaient les « 4 garçons dans le vent ». 
Des centaines de bénévoles et de curieux, chaque jour de plus en plus nombreux sur le chantier, voulaient participer à cette aventure humaine et technique hors du commun. Construction d’un hangar pour que la voilerie Loizeau fabrique les voiles, winchs faits avec des jantes d’avion caravelle, bouclier en titane d’une sonde spatiale, 48h sans dormir pour souder les 21 mètres des deux mâts, une première drisse passée dans le mât grâce à un chat, des tonnes d’acier, des kilomètres de cordons de soudure, des centaines de kilos de vis et des rencontres inoubliables ! Rien ne nous arrêtait, tout était possible !

En deux ans, grâce à une détermination sans limite, un travail acharné jour et nuit et un sacré brin de folie, Patriac’h flottait fièrement sur la Seine !

Après 35 belles années à sillonner la mer, à parcourir plus de 20.000 milles nautiques par an (on raconte d’ailleurs que Patriac’h est aujourd’hui le navire français ayant parcouru le plus de milles nautiques), à embarquer des milliers de personnes, à vivre des épopées extraordinaires (la route du Rhum en 1978, des traversées de Gascogne sacrément tempétueuses) et mon âge avançant, c’est le coeur serré que je dû me résoudre à vendre Patriac’h. 
Pendant les 15 années qui suivirent la vente, Patriac’h a accueilli des jeunes en séjour de rupture. 
Mais en septembre 2023, j’ai appris dans mon appartement du 15ème arrondissement que Patriac’h allait être vendu aux enchères, et pire, partir à la casse si aucun acheteur ne se présentait. Paniqué, attristé, inquiet et en colère, j’ai demandé à ma fille Clara de me créer un compte sur Facebook et de partager cette information au plus grand nombre pour essayer de toucher une personne, une association, un acheteur qui sauverait Patriac’h de la casse. Ca m’a occupé quelques mois cette histoire ! Malheureusement mon handicap (foutu AVC !) m’a empêché d’aller à la vente et de vivre ce moment. 
C’est L’Océan des Possibles Expéditions qui a racheté Patriac’h le 15 décembre 2023.

Je les ai rencontrés à La Turballe, plusieurs fois. C’est une association incroyable. Ils m’ont beaucoup touché. Leur folie, leur amour qu’il porte à Patriac’h se lit instantanément dans leur regard et dans leurs mots. Accompagnés de bénévoles et d’entreprises, ils chouchoutent Patriac’h, comme moi 50 ans auparavant, avec la même détermination, le même travail et peut-être encore plus de folie. 
Aujourd’hui, ils ont besoin d’argent pour terminer le chantier dans les temps et pour rejoindre l’Océan Indien. Ca sera la première fois que la quille de Patriac’h touchera les eaux de l’Indien ! Alors, c’est avec beaucoup d’émotion, que je fais appel à vous, famille, amis, amoureux du Patriac’h, anciens équipiers, amoureux des aventures maritimes, des projets plus grands que l’imaginable, des bateaux et de la mer. Je fais appel à vous, car chaque don compte ! Vous imaginez si tout le monde donnait ne serait-ce que 5 euros ? Faites-moi confiance, faites-leur confiance.

Aujourd’hui, je ne rêve que d’une chose : sentir le vent et voir les voiles de Patriac’h se gonfler, tenir la barre et sentir l’eau filer sous sa coque.

Merci à tous pour votre générosité et vos précieux partages ! À nous de jouer !

Le prénom de chaque personne qui fait un don sera inscrit sur le haut des deux mâts du Patriac'h pour que vous les accompagniez tout au long de leur aventure !