La 3ème Porte à Gauche

Action sociale

La Troisième Porte à Gauche, une association active dans le cinéma

Nos actions en cours

Qui sommes-nous ?

Créée en 2005, La Troisième Porte à Gauche est une association bordelaise de production de films documentaires de création, composée d’auteurs et de vidéastes. Elle entend fournir les moyens d’existence à un cinéma qui ne trouve pas toujours les financements suffisants dans l’économie culturelle classique et qui pourtant, en proposant des regards singuliers sur notre époque, enrichit le débat public.

Nos premières productions réalisées au Sénégal nous ont durablement implanté en Afrique de l’Ouest et notamment à Dakar. Résultat de l’approche en immersion de nos deux principaux réalisateurs. La Troisième Porte à Gauche a fini par apporter son expertise de l’image pour soutenir ou répondre aux  besoins d’ONGs comme ENDA, l’UNICEF, l’Océanium ou SOS Sahel, mais aussi de fondations comme la FIBA ou de mouvements civils comme les « Y’en a marre ».

Au contact d'un monde dont les bouleversements exigent de nous des réponses concrètes, nous voyons notre engagement dans le développement d'un conseil en communication militante et de plaidoyer.

 

Origine du projet, le mot de la Troisième Porte à Gauche

En 2005, à la suite du tournage d’un documentaire sur des convoyeurs de voitures en Mauritanie, nous poursuivons la route au sud, jusqu’à arriver dans un village du Sénégal, Bakadadji. C’est un village d’une centaine d’habitants niché au sein d’un Parc national du delta du Saloum, dont le mode d’existence repose sur la pratique d’une agriculture familiale de subsistance. De fait, il répond parfaitement à notre recherche d’un autre point de vue sur l’existence, et finalement sur ce que devient l’homme quand sa vie se déploie ailleurs que dans un grand centre urbain.

Après plusieurs mois d’intégration, nous découvrons que notre désir de film entre véritablement en résonance avec la réalité de ce village et de ces paysans qui se retrouvent à lutter conte le modèle de développement que porte le Parc national et par là, à lutter pour la défense de leur mode de vie. Les animaux protégés, que sont les phacochères, ruinent leurs récoltes sans qu’aucune des structures intervenants dans la zone protégée n’entende leurs demandes de clôtures pour leurs champs. L’administration du Parc reste sourde à leurs requêtes. Le film cherche à rendre l’attachement de ces paysans pour leur mode de vie et la dignité qu’il confère à l’homme, et finalement, en creux, parle du regard que notre époque porte sur lui.

Le film “Jikoo. La chose espérée” est sorti en mai 2014, et est projeté dans un grand nombre de festivals et cinéma arts et essais où il a gagné deux prix. Mais nous voulons ne pas en rester à la diffusion d’une parole, ou au simple constat. Nous reversons 5 euros par DVD vendu au groupement d'Intérêt Economique (GIE) du village, et nous faisons ici un appel aux dons.

 

Les faits, le mot du GIE Bakadadji

Nous sommes les habitants du village de Bakadadji, village dont les terres sont devenues un parc national en 1976. Notre vie a alors considérablement changé. Les phacochères qui étaient jusque-là craintifs de l’homme, se sont habitués à sa présence et ont été, en quelque sorte, domestiqués. L’habitude des cuisinières du poste de garde des agents du Parc qui consiste à jeter aux phacochères les restes des repas y a largement contribué. Si bien qu’aujourd’hui, ils ne fuient plus à notre approche, et les leurres que nous avions l’habitude de disposer dans nos champs ne sont plus efficaces. Le résultat est qu’ainsi quelques phacochères suffisent à détruire la nourriture d’un village.

Depuis 12 ans, nous adressons aux autorités du Parc notre besoin de soutien pour clôturer nos champs, mais en vain. Nous ne comprenons pas que la vie de l’animal puisse devenir à ce point supérieure à celle de l’homme que seul le premier ait le droit à être protégé. Toutes entreprises sont vaines. On nous répond que si l’agriculture ne nous nourrit plus, le tourisme le fera ! Nous n’avons rien contre le tourisme, mais ne voulons pas vivre du tourisme. Nous sommes des agriculteurs. Le travail que nous connaissons, c’est celui de nous nourrir par notre travail et non de porter des beaux habits pour courir derrière des touristes.

Ce film a été pour nous l’occasion de faire entendre notre message et l’injustice de notre situation. Nous demandons de l’aide car nous n’avons pas les moyens de réaliser les travaux nécessaires pour arrêter les phacochères. En vous remerciant infiniment pour votre écoute et votre aide.

Souleyman Marone, chef du village de Bakadadji

 

Soutenez l’agriculture familiale au Sénégal, soutenez le GIE du village de Bakadadji

L’objectif de l’action est de renforcer l'activité agricole de Bakadadji par la protection des champs d’une part et l’appuie à la culture “contre-saison” d’autre part.

Les moyens définis pour satisfaire cet objectif proviennent de longs entretiens avec les villageois et de la consultation d’ONG locales partenaires.

  • Clôture des champs : 14 champs de 2 hectares sont à clôturer par un grillage d’1m 50. L’installation des grillages demande la réalisation d’une tranchée pour enfoncer le grillage dans le sol. Il sera scellé par des plots en béton.

  • Forage des puits : 14 puits seront à réaliser.

  • Suivi/formation : Il sera assuré en partenariat avec Enda Pronat et le réseau semence paysanne au Sénégal. L’enjeu sera de coordonner la réalisation des travaux et de suivre leur réalisation, mais aussi et surtout de réaliser des journées de rencontres et d’échanges de compétences sur l’agroécologie paysanne. D’autre part une pépinière d’épineux sera aussi développée au village dans le but de remplacer à terme les grillages par des clôtures végétales et d’assurer la pérennité du projet.

Le projet se déroulera sur trois ans et le suivi sera assuré par Enda Pronat et se déroulera comme suit

Année 1 : Installation des grillages et de la pépinière (dans le jardin des femmes). Premières rencontres/échanges avec les membre de réseau semence paysanne et ENDA Pronat. 10000 premier lancé.

Année 2 : Forage des puits et poursuite des rencontres/échanges de compétences sur les techniques de culture contre saison et de restauration des sols. Suivi de la pépinière. 10000 planté + 10000 deuxième lancé.

Année 3 : Poursuite des rencontres, suivi de la pépinière et rédaction de l’évaluation. Plantation.