


LA PETITE PROD 31
Arts et cultureLe Collectif Suzette et Nora a été créé à Toulouse en 2021 à l’initiative des artistes Nadège Rossato et Fanny Honoré. Pour accompagner ce projet, elles créent la structure La Petite Prod 31, association mutualisée entre femmes-artistes porteuses de projet.
Nos actions en cours
Qui sommes-nous ?
Le collectif Suzette et Nora défend un théâtre contemporain hors les murs qui allie l’écriture de plateau à des dispositifs scéniques originaux et autonomes.
Site internet du Collectif Suzette et Nora
Le premier spectacle de théâtre de rue, Crêpage de Chignons, est en tournée depuis 2022.
Le second spectacle, Rolls-Royce, est en création et verra le jour au printemps 2026.
Crêpage de Chignons, pièce pour une caravane foodtruck et deux femmes en crise
Une caravane. La porte s’ouvre sur Suzette, elle est dans un matin difficile, une vague gueule de bois où les gestes et les pensées ne trouvent plus leur forme. Puis Nora apparaît, brillante de mille paillettes. Elle se maquille, se re-maquille, essaye des vêtements puis les jette, ajoute au désordre ambiant. Au premier coup d’œil, on sait qu’elles sont ensemble depuis longtemps. On ne sait pas bien si ce sont les client·es qui sont en avance ou elles qui sont en retard mais rien n’est prêt.Progressivement, elles vont essayer de rentrer dans leur rôle, celui qu’elles doivent jouer chaque jour : des crêpières. Envers et contre tout (y compris elles-mêmes) elles vont tenter au fil de cette étrange journée de reconquérir ce qui leur manque : l’intensité du vivant.
Rolls-Royce, ou la tentative de sauvetage du monde par notre imaginaire
Elles entrent en scène avec leurs micros et ouvrent un espace circulaire.
Elles forment une famille, un groupe unifié où se distingue leur personnalité. Elles créent autour d’elles une douce étrangeté. Elles viennent parler de leur vie, de leur ailleurs, puisqu’elles observent que chez elles, ça n’est pas complètement comme ici.
Avec quelques maigres éléments de mobilier, elles trouvent judicieux de retracer des scènes de leur quotidien, des scènes qui déjouent subtilement la rationalité, et apparaissent dans une multitude de détails, comme magiques.
Chez elles, les oiseaux chantent avec des mots reconnaissables et les rêves sont racontés tous les jours. Chez elles, les morts sont autant là que les vivants, et les paroles invisibles sont entendues. Chez elles, surtout, elles vivent ensemble, depuis longtemps, trop longtemps pour se souvenir, et tout est mis en commun.
Quand elles parlent, c’est un monde déplacé qui se dépeint, un monde dans lequel on aimerait souvent être. Quelque chose de tendre émane d’elles, une atmosphère étrangement sans conflit. Et à travers l’infra-sensible qu’elles cultivent, à travers ce qui pourrait paraître banal, elles parlent de choses profondes.
Elles sont les histoires, celles qu’on raconte à travers les âges, pour se tenir chaud, pour se rassurer, pour gagner du temps. Elles sont le temps.