La Provostière
Préservation du patrimoineLa Provostière est une association propriétaire d'un ancien corps de ferme à Saint-Paul-le-Gaultier. Son but est de garantir une occupation pérenne du lieu et d'empêcher qu'il soit revendu sur le marché immobilier car la terre n'est pas une marchandise. L'association Dix Formes est usagère du lieu.
Nos actions en cours
Nous sommes actuellement en train de mettre en place nos prochaines initiatives. Revenez bientôt pour ne rien manquer !
Qui sommes-nous ?
L'association La Provostière a été créée pour acheter en son nom le corps de ferme situé au lieu-dit la Provostière, à Saint-Paul-le-Gaultier dans les Alpes Mancelles (72).
/!\ asso en travaux /!\
hésitez pas à faire un petit tour sur notre campagne de crowfunding ou notre appel à don :
Nous étions du mauvais côté de la barrière, et la voilà dynamitée !
A l'origine, ce projet a démarré d'une envie d’être pleinement chez soi, sans plus payer de loyer ou demander d'autorisation pour planter un clou ou abattre une cloison.
Pour autant, nous ne souhaitions par devenir propriétaires : même si nous avions acheté cet endroit pour y vivre, rien ne nous aurait empêché de le mettre un jour en location et donc de reproduire ces injustices que nous dénoncions en tant que locataires.
Par conséquent, la notion de propriété privée, au moins pour le foncier, nous semble injuste et infondée : c'est aussi elle qui rend les squats illégaux, qui alimente les rentes des multi-propriétaires héritiers, aveugle aux usages légitimes comme aux mésusages puisque seul prime l'existence d'un bout de papier, le titre de propriété.
Nous avons souhaité nous inclure dans une proposition alternative, celle de la propriété usage, notamment promue en France par l'association le CLIP.
Et la propriété privée, c'est quoi déjà ?
Quand on décortique la propriété privée telle qu'elle est entendu aujourd'hui dans les sociétés occidentales, on se rend compte qu'elle englobe en fait trois grands droits différents, chacun avec un petit nom en latin :)
- l'usus (usage) : c'est le droit d'utiliser son bien, ou même de ne pas l'utiliser !
- le fructus (fruit) : c'est le droit de bénéficier des fruits de son bien (cerise dans un arbre, loyer, eau dans son puits ou or dans un sous-sol pour les chanceux.ses)
- l'abusus (abus), le plus méchant des trois : c'est le droit d'abuser de son bien, par exemple de le détruire, ou de le vendre.
A d'autres époques ou dans d'autres sociétés, ce méga-concept de propriété privée, qui donne donc tous les droits sur un bien dans les limites de la loi, semblerait aberrant, en particulier pour la terre. Quelle drôle d'idée, de donner le droit d'avoir une maison vide quand tant de gens sont à la rue, alors qu'on pourrait imaginer une gestion du foncier et du bâti guidée par l'intérêt général, par les besoins et non par l'argent !
C'est ce que nous avons mis en œuvre : plus jamais, tant que vivra le CLIP, notre lieu ne sera marchandise livrée à la voracité et aux turbulences des marchés immobiliers. Concrètement, il ne pourra plus jamais être vendu, mais seulement changer d'usagèr.es. Aujourd'hui, c'est l'association Dix Formes qui a investi le lieu. Elle et ses adhérent.es y sont chez elleux, et rien ne pourra les en déloger. Toutefois, si elleux venaient à partir, à cesser d'utiliser le lieu, cette association trouvera un nouveau collectif d'usagèr.e qui pourra s'y installer sans rien payer (à part d'éventuelles dettes que nous aurions contractées pour l'achat et l'entretien du lieu).
Elle est comment, cette fameuse Provostière ?
Anciennement dédiée à l’élevage laitier, la Provostière est un corps de ferme constitué de plusieurs bâtiments et d’un puits orientés vers une même cour, comme la place d’un petit village. Plus bas, vers le Nord, coule une rivière. Plus haut, vers le Sud, s’impose la colline couverte d’un champs. Partout autour et aux beaux jours, des vaches paissent.
Située à 1km par la route, mais à seulement 300m pour qui se sentirait pousser des ailes d’oiseau, d’un village, la Provostière est en apparence isolée, au bout d’un chemin que seul.es nous et nos trois voisin.es empruntons.
Le tout mesure 1,45 hectares.
Mais la Provostière n'est pas inhabitée !
Les usagèr.es actuelles de la Provostière se sont donc regroupé.es dans une association qu'iels ont nommée Dix Formes à la Provostière. Avant tout, iels se donnent comme mission de restaurer les différents bâtiments et de leur redonner vie-humaine. A terme, l'idée est de développer parallèlement un habitat collectif et diverses activités tournées vers l'extérieur : une salle de spectacles/concerts/rencontres/création/résidence avec une buvette et de la petite restauration, une salle d’escalade, une forêt comestible, un potager voire du maraîchage…
Les travaux, aï aï aï !
Pour que tous nos rêves puissent advenir, il nous faut restaurer le bâti ancien situé sur le terrain, soit 4 “maisons” de 200, 120, 70 et 50 m2 au sol + divers appentis + un bâtiment agricole. Tout ce beau monde a traversé les siècles pour nous accueillir, nous en 2023, mais il y a eu quelques accidents de parcours depuis leur construction datant d'au minimum 250 ans, c'est bien normal ! Par-ci par-là, à la Provostière, vous tomberez sur une toiture effondrée, un maison sans fenêtres, un mur maintenu debout par sa seule volonté, un plancher troué.
Nos priorités sont donc les suivantes (difficile de choisir tant les idées se bousculent à notre porte !) :
- reprendre la charpente de la maison principale (200m2 de toiture) et refaire intégralement la couverture et les gouttières. Les travaux débuteront en mars avec l'accompagnement de deux charpentiers, et sont pour le moment estimés à 16000 euros (11000 de matériaux, 5000 de main d’œuvre).
- protéger les deux petites maisons des intempéries et les préserver jusqu'au jour où on pourra s'atteler à leur restauration, c'est-à-dire démonter les toitures qui s'écroulent pour ne garder que 4 murs bien propres, imperméabilisés par une fine couche de chaux-sable. Pour ça, il nous faut seulement aller chercher un échafaudage qu'on nous prête et acheter la chaux et le sable - on a déjà la bétonnière.
- abattre un mur qui s'effondre dans la maison principale et, au lieu de le reboucher, la connecter à la grange : pour l'abattre on peut le faire nous-mêmes, et le raccordement est estimé à 2500 euros par un maçon.
Jusque là, on a fait… tout ça !
A part monter les deux associations, rencontrer le CLIP, procéder à l'achat de la Provostière (60000 euros frais de notaire et d'agence inclus) et 1000 autres démarches administratives, nous avons déjà :
- acheté ou récupéré des caravanes, outils (étaies, remorque, bétonnière, brouette, pelle, pioche & cie, visseuse, scies, meuleuse ), éléments de sécurité (bottes de chantier, casques…) quelques matériaux de chantier (solives, bâches), objets de la vie courante (gazinière, placards, radiateurs…)
- fait analyser l'eau du puits et acheté un filtre pour la potabiliser pour 382 euros.
- raccordé un compteur de chantier pour 580 euros
- Aussi, nous avons acheté nos premiers arbres, précurseurs de notre forêt comestible : cerisiers, pêchers, Araucaria du Chili, Ginkgo Biloba, citronnier épineux, choux perpétuel, chêne bicolore, argousiers, cognassier du japon, cassissier, myrtillier, casseille… ainsi que plein de graines pour notre potager à venir, pour 130 euros
- débroussaillé et préparé le potager pour ses premiers semis
- re-scellé quelques gonds de portes,
- abattu quelques cloisons
- étayé le
Nous avons déjà dépensé plusieurs centaines d’euros en matériel, principalement d’occasion (caravanes, outils et matériaux de jardinage/construction, raccordement à l’électricité, test et filtration de l’eau du puits).
Pour continuer à rendre ce lieu propice au débordement de vie et d’idées que nous espérons, nous accueillons avec reconnaissance vos dons et prêts.