LE PATIO Cayenne centre

Arts et culture

Cette association a pour objet la promotion de curiosités et artistes à travers l’organisation d’événements culturels, et ce faisant, contribuera à redonner au centre-ville de Cayenne sa vocation de capitale culturelle et patrimoniale.

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Qui sommes-nous ?

Tout commence ici, dans le cœur névralgique de Cayenne où nous habitons et dont nous sommes tombés sous le charme ; celui de ses rues, de ses maisons, de ses habitants. C’est là que germe l’idée, née d’un constat frustrant : l’attractivité de ce beau centre-ville décline au profit des banlieues cossues et de leurs grands centres commerciaux, et la belle Cayenne, qui possède pourtant de nombreux atouts, plonge lentement dans un sommeil délétère. De nombreuses maisons créoles, notamment, délaissées par leurs anciens soupirants, tombent en ruine, inexorablement rongées par le temps.

Nous avons la chance d’occuper l’une de ces maisons qui a eu un destin plus heureux. Plus exactement, nous logeons dans les anciennes dépendances de la maison qui, dans son bel âge, comptait un puits et un jardin créole, et c’est ce lieu choyé que nous avons baptisé le Patio, car c’est dans cette courette que nous épuisons l’essentiel de nos journées et de nos nuits.

La belle créole a sa petite histoire : de maison d’habitation, elle est devenue le siège d'un cabinet infirmier puis un restaurant, “Le Matoto”. Elle a ensuite troqué ses couleurs jaune et bleue contre un vert pomme tranché de gris lors de sa mue suivante en restaurant japonais, nommé fort à propos “Esprit sushi”, où les clients – et on en pensera ce qu’on voudra ! –se voyaient servir leurs mets sur des plateaux vivants, très féminins et très nus. 

Finalement, après quelques vicissitudes, la maison a été scindée en deux par un mur séparant la maison de ses dépendances et deux nouveaux heureux propriétaires ont pris possession des lieux. La végétation, elle, fait fi du béton et s’immisce, se glisse par-dessus et par-dessous les murs pour s’étendre indifféremment sur l’ensemble. 

Ce n'est qu'une modeste maison, avec une modeste histoire, mais ce lieu, comme tant d’autres, est marqué par le passé : des couples y ont tissé leur cocon et leur amour, des cris d’enfants ont résonné entre ses murs, et ces familles y ont laissé leur empreinte.

Ces couches de vies superposées, nous ne pouvons les trouver que dans le bâti ancien qui adresse comme un pied de nez à la froide modernité, en ne respectant aucun des plans orthogonaux actuels. Cet ancien où persistent, vaille que vaille, les échos de ces histoires à moitié oubliées. Cet ancien qui dédaigne l’équerre et le niveau, et dont le charme et l’authenticité résident justement dans l'inconfort de ses imperfections et de ses angles irréguliers. C’est cela qui nous émerveille dans ces vieilles bâtisses, et c'est cela que l'on appelle le patrimoine.

C’est un profond sentiment de gâchis qui nous habite en voyant ce patrimoine cayennais méprisé et abandonné, au rythme des indivisions et du départ de ses habitants vers les banlieues pavillonnaires et rectangulaires… Et pourtant, Cayenne est encore la ville qui compte le plus grand nombre de maisons créoles de style français, loin devant Fort-de-France ou Pointe-à-Pitre ! Quelle déchirure donc de croiser à chaque coin de rue quelques-unes de ces maisons menaçant ruine, même si, paradoxalement, elles ajoutent au plaisir de déambuler dans Cayenne, car il est facile de les restaurer en esprit pour prendre la mesure de leur prestance d’antan. Elles restent encore aujourd’hui des sujets dignes d’attention dont se sont emparés des artistes tels que Joub, qui leur offrent l’immortalité dans ses aquarelles. Qui n’a pas chez lui, au moins sous la forme réduite de la carte postale, l’une d’entre elles ?! 

Ailleurs, la négligence s’ajoute à la négligence : les pouvoirs publics locaux délaissent la réhabilitation du centre et laissent les activités commerciales migrer vers les galeries impersonnelles et climatisées du Family Plaza, bien moins attrayantes pourtant que les allées ombragées et fraîchement ventilées des Palmistes, où il est facile de rêver commerces, terrasses de petits restaurants et cafés, concerts et manifestations sportives…

Cayenne s’épuise bien qu’elle regorge encore de jeunesse, de talents, d'idées et de dynamisme. Autour de chez nous, nous entendons parler français et créole bien sûr, mais aussi chinois, anglais, portugais ou espagnol. Peu d'endroits au monde peuvent se vanter d'une telle mixité à l'échelle même du quartier ! C'est cette jeunesse et ce croisement des cultures qui font toute la richesse de la ville, où les talents sont méconnus voire ignorés.

C'est pourquoi nous avons monté l'association LE PATIO Cayenne-centre, un lieu chargé d’histoire(s) qui a pour ambition de devenir une vitrine de talents, tout en participant à rendre à Cayenne sa centralité et son rôle de capitale. Dans ce lieu pensé et construit dans et avec son environnement, autour d’un bon verre de vin, du traditionnel Planteur ou de l’incontournable bière déperlante de fraîcheur, vous goûterez à une cuisine cosmopolite, tout en faisant connaissance avec un artiste et son œuvre. Alors venez faire une pause au PATIO !

 

Henda et Laurent.