Pendant la crise sanitaire, les lieux de culture étaient réputés "non essentiels". Nous pensons tout le contraire et voulons vous en convaincre avec notre saison 2025 Théâtre essentiel. 

Sachez qu'à cause du corona virus, le Théâtre du Nord-Ouest a risqué de fermer à cause d'arriérés de loyer. En 2020, nous dûmes fermer sans recevoir la moindre subvention pendant de longs mois. Le propriétaire a perdu patience et nous a assignés en août 2024 au tribunal judiciaire pour faire annuler notre bail. Notre "dette corona virus” était de 82.000€. Les recettes courantes du théâtre permettent de couvrir les charges fixes - le loyer étant de loin la principale-, mais non pas de faire face à cette dette liée à la crise sanitaire. Au cours d'une première audience en référé en septembre 2024, le propriétaire a consenti à un report d'audience pour nous permettre de rassembler la somme due. L'audience fut fixée par le juge au 14 février 2025.
 

Nous avons lancé une souscription en octobre 2024 pour récolter cette somme et nous présenter à l'audience de février en ayant réglé notre dette. C'est une grande joie de pouvoir annoncer que grâce à votre soutien, -via HelloAsso, par chèque et par virement-, nous avons pu solder notre dette la semaine précédant l'audience de février !

La décision du juge nous a été connue le 21 mars 2025 : le juge n'a pas accordé au propriétaire la résiliation du bail car  “il est évident que l'activité d'organisation de spectacles a été affectée par les mesures administratives destinées à enrayer la propagation de l'épidémie de Covid 19, qui se sont poursuivies postérieurement”. (extrait de l'ordonnance de référé)

Justice a donc été rendue. Le propriétaire n'a pas fait appel. 

Nous avons été néanmoins condamnés à lui verser 2.000€ au titre des dépens. Somme que nous avons versée dans les jours qui ont suivi pour faire preuve de bonne volonté.

Rappel des faits :

Le Nord-Ouest est vous le savez un lieu de création collectif et fragile. Il ne bénéficie d’aucune subvention et ne peut compter que sur ses recettes propres et le soutien de ses spectateurs. En 2019, pas moins de 600 fidèles spectateurs avaient souscrit à notre passeport Shakespeare ou fait des dons, et nous avions réussi à solder toutes nos dettes au 31 décembre 2019. C'était la première fois depuis son ouverture en 1997 que le Nord-Ouest était à flot. Mais le corona virus arriva et le 15 mars 2020, nous eûmes l'ordre de fermer le théâtre.

Sachez que nous n'avons perçu des aides gouvernementales qu'à partir du second confinement d'octobre 2020, et ceci jusqu'à notre réouverture de juin 2021. Du 15 mars à octobre 2020, nous n'avons pu payer le loyer faute de la moindre recette. Jauge réduite et couvre-feux rendirent les mois suivants difficiles et creusèrent notre dette.

Confiants néanmoins dans l'avenir, nous avons profondément rénové le théâtre en 2020 pendant la période de fermeture forcée. Une équipe de comédiens bénévoles emmenée par Patrice Le Cadre, Richard Fériot, Etienne Cendron et Rui Ferreira ont rénové notamment le foyer et le bar. Plomberie des sanitaires, électricité des loges et de la régie, tout y est passé. Ils ont même créé un sas avec une double porte pour protéger les spectacles de la petite salle du joyeux brouhaha du foyer.

Grâce à notre intégrale Molière en 2022, à notre saison Hamlet, Dom Juan et les autres en 2023, et à Destins de femmes en 2024, nous avons réussi à régler nos loyers courants. Mais une dette corona virus de 82.000€ demeurait. Le propriétaire nous a assignés au tribunal judiciaire pour obtenir l'annulation de notre bail commercial. Une première audience s'est tenue le 13 septembre dernier. Notre avocat a obtenu un report au 14 février 2025. Si nous ne soldions pas notre dette de 82.000€, le risque était grand que le juge annulât notre bail commercial. Grâce à la générosité des fidèles spectateurs, nous avons pu nous présenter à l'audience la dette réglée. Le propriétaire a néanmoins demandé l'annulation de notre bail au motif que nous sommes "mauvais payeurs". Résultat des plaidoiries le 21 mars.

Pour continuer à nous soutenir et nous permettre de payer le loyer à temps, vos dons nous sont toujours précieux. Selon leur montant, nous pourrons vous remettre un ou plusieurs Passeports Théâtre essentiel. Et bien sûr vous recevrez un reçu fiscal. Ces passeports vous permettront de voir tous nos spectacles autant de fois que vous le désirez pendant toute l'année 2025. 

Le calendrier des représentations de notre saison Théâtre essentiel est en ligne jusqu'au 28 octobre 2025. Le calendrier du la fin de l'année le sera à la rentrée.

Molière, Shakespeare, Racine, Corneille, Musset, Brecht, Montherlant, Feydeau, Bernard-Marie Koltès, Nathalie Sarraute, Jean-Claude Brisville et quelques autres nous aideront à vous convaincre que le théâtre est essentiel à la Cité.

Le Théâtre du Nord-Ouest 

Créé en juin 1997 par un groupe de comédiens et de metteurs en scène, le Théâtre du Nord-Ouest est depuis lors un lieu collectif de création, unique à Paris. 

Le théâtre est doté de 2 salles. La grande (environ 100 places) dispose d'un vaste plateau sur lequel débouche un escalier à double révolution. La petite (70 places) est conçue pour les spectacles intimistes ; les spectateurs sont installés sur 3 côtés à 2 m des comédiens. On y pratique l'alternance : une quarantaine de spectacles sont à l'affiche en permanence. La programmation est conçue autour d'un auteur classique ou d'un thème de réflexion contemporain ("Dom Juan & le libertinage", "Justice & Politique", etc.). 

Depuis 1997, ce théâtre est conçu comme un lieu d'accueil où l'on donne sa chance à des projets un peu fous avec 20 comédiens en scène, à de jeunes compagnies, ou à des auteurs encore inconnus. C'est un lieu où la rentabilité n'est pas le critère premier : c’est un théâtre d'art et d'essai. Les metteurs en scène, les jeunes compagnies, peuvent utiliser le lieu sans payer aucun frais et présenter leurs œuvres au public. 

Toutes les recettes d'une saison sont mises en commun. Une fois les frais fixes payés, ce qui reste est partagé de manière égalitaire. Sur le plan artistique, on y privilégie le "théâtre de l'incarnation", selon l'expression chère à Jean-Luc Jeener, le directeur, c'est à dire un théâtre qui recherche la vérité psychologique des personnages. Un théâtre par lequel le spectateur peut sentir vivre, aimer, souffrir le personnage sous ses yeux. Un théâtre où le spectateur peut ressentir la catharsis chère aux grecs. On y cherche davantage le vrai que le spectaculaire.