Cela fait 4 ans que Gaylord est dans l’aventure de “La vie en Rosalotte”, le voici à un tournant.

Il part pour une ultime tournée, alors il nous semble important de vous partager au mieux la profondeur de cette expérience de vie. Pour cela, rien ne vaut un film documentaire, réalisé par un réalisateur professionnel, à savoir Eric Lascar.

Découvrez une bande annonce réalisée lors de la tournée “Au rythme de la joie” de 2024, par deux amies professionnelles qui avaient fait le déplacement. Nous pouvons d’ailleurs voir Gaylord appeler Eric Lascar pour lui parler du film qui verra le jour, grâce à vous !

Merci à Anaïs Béné et Jessica Malbet pour la production et réalisation de ce teaser. Retrouvez leur actualité sur https://pastis-momo.com/

Découvrez le dossier artistique du film documentaire, écrit et proposé par Eric Lascar, le réalisateur.

Pitch

Nombreuses sont les personnes qui ont pris un virage de vie significatif suite aux années COVID, en quête de nouveaux idéaux. Gaylord est de ceux-là. En 2021, il se construit une roulotte qu’il tracte à l’aide d’un vélo. Une caravane sans pétrole, en somme. La Rosalotte est née. Depuis, il a parcouru la France, couvert des milliers de kilomètres, rencontré des centaines de personnes, en a inspiré tout autant.

Quatre années plus tard, sa vie ne ressemble plus à celle d’avant, ni vraiment au premier jour de son départ. Ses rêves ont évolué. En mai 2025, Gaylord va partir avec sa Rosalotte pour une ultime tournée en Occitanie, de plusieurs mois, où il va donner des conférences et des ateliers d’écriture dans les villages qui se trouvent sur son passage.

Cette itinérance, c’est l’achèvement d’une quête personnelle. Cette histoire, celle d’un marginal qui rêvait de vivre « au rythme du cœur  ». Ce dernier voyage, c'est celui de la sortie du papillon de sa chrysalide, qui se prépare à faire coïncider son monde de demain à lui, dans le monde d’aujourd’hui.  

Gaylord et sa Rosalotte

Gaylord est un rêveur avec les pieds sur terre, un marginal au grand cœur. Gaylord est surtout très difficile à ranger dans une case.

Dans sa vie d’avant, il a eu de nombreux métiers. Rédacteur d’un magazine sur le monde de la nuit, artisan-boulanger, manager en restauration rapide, chauffeur routier…

À l’issue du confinement, Gaylord a changé de vie, il s’est inventé un monde à lui. Il s’est fabriqué une roulotte, légère, avec tout l’équipement pour vivre dedans : un lit, des toilettes, une douche, une cuisine et surtout, beaucoup de rêves. Il a acheté un vélo couché trois roues, sans n’avoir jamais fait de vélo avant, qu’il lie à sa roulotte. La Rosalotte était née.

Avec sa Rosalotte, il est parti pendant un an et demi « pour vivre au rythme du cœur », comme il le dit si bien.  Du temps, il en a : 5 km/h sur du plat, 1 km/h en montée. Du lien, il en crée avec son engin non identifié, qui attire irrémédiablement le regard des curieux.

Seulement, Gaylord est en transition. De nomade à plein temps, il est devenu semi-nomade depuis deux ans. Fin-avril 2025, il part pour une ultime tournée itinérante, avant de voguer vers de nouveaux rêves, une nouvelle vie. Ce film documentaire cherche à raconter cette itinérance pas comme les autres, en captant la joie de son monde d’aujourd’hui, autant que les incertitudes et les contradictions d’un mode de vie en transition.  

Note d’Intention

Bifurcation

Combien de personnes ont décidé de prendre un virage de vie significatif suite à la pandémie du COVID ? Ils ont bifurqué, choisi de vivre une vie résolument plus simple, en suivant leur cœur, en reprenant le temps de vivre, en consommant peu pour travailler moins. Ils ont tenté, chacun à leur manière, d’inventer le monde de demain.

Seulement, le temps a passé. Qu’en est-il quatre années après ? Pour beaucoup, ces gens ont suscité de la joie, ont partagé des valeurs, en ont inspiré d’autres. Ils ont développé leur activité. Le rêve d’aujourd’hui n’est plus vraiment le même qu’hier. La précarité et les doutes se sont installés, mais la flamme pour une vie singulière, proche de la nature et de ses habitants, est toujours présente.

On les appelle les marginaux. On les trouve souvent fous, mais attachants. Certains les appellent les profiteurs, les assistés. Qu’importe les adjectifs pour les qualifier, il y a consensus : ces gens sont hors du système et n’y contribuent pas par leurs actions. Je suis convaincu du contraire. Dans ce documentaire, c’est cela que je veux raconter, à travers la vie de Gaylord et sa Rosalotte.

Rencontre

Avec Gaylord, on s’est rencontré un été, dans le festival d’aventure du Roc Castel, sur le plateau du Larzac. Lui allait y présenter sa première conférence, moi mon premier film. On est devenu ami.

J’ai tout de suite accroché avec le personnage. Un côté assez naïf et idéaliste, attendrissant, qui vogue tel un papillon, de fleur en fleur. Un côté très ancré dans la réalité, qui se pose beaucoup de questions, en essayant de se frayer un chemin de vie dans la société moderne.  

Quand l’on s’est rencontré, Gaylord était encore nomade à plein temps. Il était arrivé au festival avec sa roulotte. Pour monter sur le plateau, il avait dû pédaler pendant trois jours…

De ce festival, il n’en est jamais vraiment reparti. Il a vécu sur le site du festival pendant quelques semaines, avant de trouver une maison dans le village. Le Larzac, il y vit toujours, quand il n’est pas sur la route.

Depuis, sa vie a beaucoup changé. De l’itinérance, il en a gardé une joie de vivre, un contact simple et sincère avec les gens. De ce festival, il en a tiré une profession, un lien singulier qui fait le pont entre sa marginalité et le monde contemporain qui l’entoure.

Évolution

Depuis sa sédentarisation, Gaylord repart durant la saison estivale avec sa Rosalotte, pour aller de village en village, partager son mode de vie à travers des conférences, qu’il réalise depuis sa Rosalotte. Il organise également des ateliers d’écriture dans les mairies, les écoles, les EHPAD, avec comme thématique, « c’est quoi la vie pour toi ? ».

Principalement en zone rurale, les habitants ont ainsi la possibilité, pour un temps, d’approcher un mode de vie singulier. Gaylord se rémunère grâce à cette activité, qui représente une part très importante de son temps. Mais, il touche également le RSA. Sa situation professionnelle amène à une vie précaire, qui le fait douter, qui le pousse à évoluer. Cette précarité-là, il ne faudra pas l’évacuer, mais en parler. Elle fait partie intégrante de sa vie d’aujourd’hui.

 À l’été 2026, Gaylord aura ouvert une entreprise de location de véhicules intermédiaires, des véhicules entre le vélo et la voiture, offrant une solution écologique et durable pour des trajets du quotidien en milieu rural. Il le sait donc, son mode de vie semi-nomade prendra fin l’année prochaine. Fin avril, il part pour une dernière tournée avec sa Rosalotte, sur toute l’Occitanie. Son itinérance est la plus mature de toutes. De nombreuses dates sont programmées : ateliers d’écritures, conférences et même un festival itinérant avec une dizaine d’artistes, proposant concerts, représentations théâtrales, projection de films, dessins et caricatures. Ces moments-là, il faudra les raconter, les montrer. Gaylord n’est pas seul, marginalisé, dans une société qu’il rejette. Non, il est entouré de nombreux amis, joue un rôle important pour beaucoup de gens.

Intention d’Eric Lascar - Réalisateur

De nombreux articles et reportages sont parus dans la presse sur Gaylord et sa Rosalotte (Brut, Neo, France 3, Ouest France, France Inter, Closer…). Dans chaque publication, on présente le même personnage et sa roulotte : un marginal au grand cœur. Ils présentent la vie en roulotte, mais jamais le reste. C’est le reste qui m’intéresse.

Oui, la vie nomade et singulière de Gaylord peut faire rêver, peut toucher. Il faudra naturellement en parler, la décrire, expliquer son quotidien. Montrer comment chaque objet de la Rosalotte est pensé pour offrir le maximum de confort dans un minimum de poids et d’espace. Montrer la joie des rencontres, le bonheur de créer du lien. La force de la liberté qu’apporte l’itinérance.

Pour connaître Gaylord en tant qu’ami depuis deux ans, je sais aussi que cette version de vie rêvée n’est pas la réalité. Il y a les à-côtés.

Déjà, il y a les doutes et les contradictions. Gaylord se pose beaucoup de questions. Ces questionnements existentiels sur le sens de la vie, sur les directions à prendre, il faudra les mettre à l’écran. Ces questions-là, tout le monde se les pose à un moment donné, en y répondant d’une infinité de manières. Ces interrogations lient donc le personnage au réel, à la vie des gens du quotidien. Ce n’est d’ailleurs, à mon sens, pas un hasard si l’atelier d’écriture qu’a mis en place Gaylord s’intitule «C’est quoi la vie pour toi ?».

Gaylord vit une vie assez marginale, loin de la société de consommation, nous en conviendrons. Il est cependant très clair pour moi que ses choix ne sont pas à rebours de la société et de ses aspirations. En choisissant d’aller vers ses rêves, Gaylord le fait en portant un sentiment partagé par grand nombre de concitoyens : la perte de sens, la perte de lien, la surproductivité, l'éco anxiété, etc. Des sujets contemporains qui touchent tout un chacun.

En essayant de trouver des solutions, il ne vit pas égoïstement, mais il crée des ouvertures de vie pour d’autres. En essayant avec passion et fougue de s’inventer un monde de demain à lui, il propose cette version du monde à d’autres. Il y a des alternatives de vies possibles. C’est cela que je veux faire transparaître dans ce documentaire.

Enfin, Gaylord est à un point singulier de sa vie, puisqu’il part sur sa dernière tournée, avant la création d’une entreprise. Ce point de bascule entre sa vie marginale et entrepreneuriale est intéressant à filmer, car c’est le moment où l’expérience de vie personnelle, les rêves vont se lier à la société d’aujourd’hui.

Gaylord n’est plus un marginal dans les yeux des spectateurs, mais un semeur de graines et d’idées, qui un jour germent et transforment notre quotidien en un monde meilleur.

Note de réalisation

Ce sujet me captive, car la vie de Gaylord est, en quelque sorte, un peu la mienne. J’ai eu aussi une bifurcation de vie dans laquelle je me suis jeté corps et âme, avec toutes les joies et problématiques que cela suscite. J’ai passé deux ans en haute montagne, dans une longue itinérance, qui m’a bouleversé, transformé.

La proximité amicale que je partage avec le protagoniste, autant que ses questionnements, m’assure d’être en mesure de ramener ce que Gaylord est. Dans mon travail, je m’intéresse profondément à l’humain. Je crois que ce qui touche un public, ce qui génère de l’émotion chez un spectateur, c’est la rencontre avec une figure vraie. Ne pas montrer un héros des temps modernes, mais montrer un être humain, avec toute sa complexité.

Pour vivre l’expérience en immersion, il faut que je partage – à nouveau – l’itinérance que va vivre Gaylord sur sa Rosalotte. Marcher avec lui, éprouver la route, les voitures et les nationales surchargées, autant que les bivouacs en nature. Pour capturer les moments singuliers de l’itinérance, il faut être aux aguets, à même de filmer une rencontre du chemin, un pépin. Ce qui importe, ce n’est pas l’itinérance en soit, c’est tout ce qu’elle offre comme intensité de vie, comme réflexion. Ce film est un documentaire d’aventure, centré sur le cheminement intérieur du protagoniste.  

Je vais donc suivre Gaylord plusieurs semaines durant son itinérance, à pied, à côté de sa Rosalotte. J’aurais, en plus du matériel pour filmer, tout le matériel nécessaire au bivouac, à l’autonomie. Je me mettrais à l’écart quand il le faudra, mais serait présent pour qu’il se confie. Je suis convaincu que pour ramener des moments forts, touchants, vrais, il faudra principalement cultiver la qualité du lien que l’on nouera ensemble, de la confiance que l’on se porte l’un à l’autre.