Monastère des Abeillères

Religion et spiritualité

Monastère protestant, lieu d'accueil pour des retraites spirituelles, en Cévennes.

Nos actions en cours

Qui sommes-nous ?

Le Monastère des Abeillères : lieu de retraites de groupes et individuelles, lieu d’enseignement biblique et théologique, lieu d’accompagnement spirituel.

La cloche qui appelle à la prière trois fois par jour…

Contextes biblique, théologique, historique…

 

La Bible, tant dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, présente fréquemment l’importance de la mise en retrait, sur un plus ou moins long terme, d’une personne ou d’un groupe de personnes, dans le but d’entrer dans une relation plus profonde, régénératrice et vivifiante, avec Dieu. Les bienfaits d’une écoute silencieuse de Dieu sont aussi attestés bibliquement (Ps 37/7, Lam 3/26…) et il n’est pas nécessaire de souligner l’importance de la prière comme élément constitutif de la vie chrétienne.

Tout au long de la Haute-Antiquité et du Moyen-Âge, les ermites, moines et moniales ont constitué un des axes principaux de la chrétienté. Si la Réforme a pris du recul par rapport à la notion « d’ordre » qui s’était attachée aux vocations monastiques, supposant une supériorité de cet état sur l’état « laïc », ainsi qu’aux vœux propres au monachisme, il serait faux de considérer le protestantisme comme unilatéralement hostile et étranger à la vie mystique, ou mieux, spirituelle. Les écrits de Luther en témoignent largement, ce dernier faisant régulièrement référence aux Pères du désert en particulier…

Aujourd’hui encore, il est aisé de voir la soif spirituelle de nos contemporains et le paradoxe actuel : tandis que beaucoup de paroisses semblent se vider, les lieux de type monastique où peuvent se vivre des retraites spirituelles, dans le silence, la prière et avec un accompagnement spirituel, ne cessent de recevoir de plus en plus de demandes...

Un théologien orthodoxe du XXe siècle a fait remarquer combien ces temps de retraites spirituelles, dans des lieux dédiés à cela, correspondaient à une nouvelle forme « d’ascèse » pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui : on pourrait la nommer « l’ascèse du repos » … !

« Pour le laïc du vingtième siècle, l’ascèse ne consiste pas tellement dans les privations et les exploits, mais plutôt [dans] le repos imposé, la discipline du calme et du silence, périodiques et réguliers, où l’homme retrouve la faculté de s’arrêter pour la prière et la contemplation, même au cœur des bruits du monde, et surtout d’entendre la présence des autres[1] ». EVDOKIMOV Paul, Les âges de la vie spirituelle, Paris, Desclée de Brouwer, 2009, p. 57.

Le monastère des Abeillères se situe à Saint Jean du Gard, dans les Cévennes. La maison est actuellement fermée pour une durée d’une année (à l’exception de quelques groupes). Elle ouvrira largement son accueil aux retraitants et groupes en été 2022. Cette période de « jachère » jusqu’à l’ouverture permet de rendre grâce pour ce qui a été vécu par le passé, et de se préparer à ce qu’une part de nouveauté commence. 

L’histoire du lieu. La maison appartient à une communauté de Frères Moraves, installée à Zeist (Pays- Bas), par suite d’un legs reçu à la fin des années 1970. La vie de prière s’est d’abord ancrée dans ce lieu par l’arrivée des sœurs de Pomeyrol, dès le début des années 1980. En 2003, les sœurs ont décidé de confier ce lieu à d’autres pour rester centrées sur leur lieu communautaire à Saint Etienne du Grès. La responsabilité spirituelle du lieu a été confiée au pasteur Daniel Bourguet, alors prieur de la Fraternité des Veilleurs. La maison est donc devenue le lieu privilégié pour les membres de la Fraternité pour venir faire retraite. Mais il n’était pas exclusivement réservé aux seuls Veilleurs. Le départ de Daniel Bourguet en juillet 2020 a amené l’association à penser l’avenir. En décembre 2020, les Frères Moraves ont choisi notre projet et ont confié à l’équipe porteuse du Monastère protestant des Abeillères, la mission de prendre la suite de la vie spirituelle en cette maison

Pierre de fondation. La fondation d’un monastère est toujours et avant tout une bénédiction. C’est-à-dire qu’elle ne voit le jour que par la grâce et la bénédiction de Dieu. Avant que ce projet naisse dans le cœur d’un homme ou d’une femme, il se trouve donc, d’abord dans «le cœur de Dieu» … Depuis des siècles, Dieu œuvre ainsi en synergie avec de simples hommes, de simples femmes déposant au plus profond d’eux-mêmes cet appel à créer des lieux consacrés à la prière, à la méditation des Ecritures et à l’hospitalité. Un monastère, ce n'est donc pas seulement des bâtiments, c'est aussi et avant tout des personnes auxquelles Dieu a adressé une vocation: des moines et des moniales qui essaient humblement de témoigner et de rayonner au quotidien de leur foi par la prière, le travail et par l'accueil et l’écoute des hôtes. La fondation d’un monastère est donc en même temps le fruit de l’action de la grâce de Dieu, de l’engagement d’un ou plusieurs moines ou moniales, mais aussi de l’accompagnement d’un conseiller spirituel, du soutien par la prière de proches, de la générosité de donateurs, de l’action concrète d’amis bénévoles et du soutien d’un ou plusieurs autres lieux. 

Le Monastère des Abeillères se fonde sur la tradition monastique orientale. L’adjectif qualifiant cette spiritualité orientale, qui permettrait de situer plus précisément le projet, est « hésychaste », du mot grec hesychia qui est difficile à rendre en français par un seul mot et qui signifie tout à la fois la paix intérieure, la tranquillité, le silence intérieur et extérieur, la solitude. Ce terme a été utilisé dès les premiers siècles par toute la tradition orientale jusqu’à nos jours par ceux qui s’en réclament. Nous pouvons donc aujourd’hui trouver des orthodoxes hésychastes bien sûr, mais aussi des catholiques hésychastes et des protestants hésychastes ! Le projet est donc un lieu monastique hésychaste et ill s’inscrit dans la lignée du travail réalisé par le pasteur Daniel Bourguet, ayant eu à cœur de faire découvrir les Pères de l’Eglise orientaux et leur spiritualité, au sein des Eglises protestantes. Il souhaite également s’inscrire dans la lignée de la Fraternité spirituelle des Veilleurs, en dialogue avec cette Fraternité. 
 

L’hospitalité monastique

 Ici peut se dénouer une illusion qui a fait parfois l’objet d’accusations par certaines branches du protestantisme : la vie monastique n’est pas une fuite du monde, un retrait hors du monde ; le monachisme de type oriental est bien au contraire, sociabilité ! Non seulement, il n’est pas nécessaire de se protéger du monde extérieur dans cette tradition, mais au contraire, le monastère est là pour accueillir le monde et lui venir en aide spirituelle. La vie monastique telle que ce projet la porte, est donc une « vie sociale » ; il n’est pas question d’abandonner la société, mais de se mettre dans l’expérience d’une vie spécifique dans la société, permettant un autre regard sur ce que vivent les hommes et les femmes d’aujourd’hui.

L'architecture cévenole…

VENIR EN RETRAITE

La maison est actuellement fermée pour une durée d’une année (à l’exception de quelques groupes). Elle ouvrira largement son accueil aux retraitants et groupes en été 2022. Cette période de « jachère » jusqu’à l’ouverture permet de rendre grâce pour ce qui a été vécu par le passé, et de se préparer à ce qu’une part de nouveauté commence.

Le silence. Dans une retraite, on ne vient pas d’abord chercher une nourriture intellectuelle, mais une nourriture spirituelle. Une retraite ne se situe pas sur le plan des idées, mais au niveau du cœur et de la conversion profonde, c’est donc avant tout un temps d’écoute de la Parole et de prière personnelle. Le silence qui sera proposé sera donné comme un écrin pour recueillir la prière et la Parole de Dieu. Il ne sera pas un but en lui-même, mais chacun sera invité à veiller sur ce silence pour les autres qui l’entourent et pour lui-même. 

La simplicité. La simplicité est au service de la prière. Elle aide à se recentrer sur l’essentiel en laissant de côté le superflu. Le monastère souhaite aussi inclure une dimension écologique dans la vie sur place par la consommation locale et de saison, la limitation des déchets et la mise en place d’un jardin en permaculture. Un troupeau, servant à l’éco-pâturage, sera aussi réimplanté, ainsi que des poules.

“Prie et travaille…” La vie sur le lieu sera rythmée par trois offices par jour: 8h, 12h et 18h, dans la chapelle…Tous les jeudis soir, une sainte Cène sera proposée. La structure liturgique de ces offices sera volontairement « dépouillée », laissant une place importante au silence. Prière et travail : les deux vont ensemble. Les retraitants qui le souhaitent peuvent offrir leur aide pour les différents travaux de saison. Personne n’y est tenu ! Cette aide offerte dans un esprit de service est accueillie avec joie, et le retraitant est aussi invité à accueillir avec joie la possibilité qu’il n’y ait pas besoin de son aide au moment de son séjour. Le travail ne doit surtout pas perturber le calme et la dimension spirituelle de la retraite.

Retraites individuelles. Pour une durée maximum de 6 jours, trois fois par an maximum. Pourquoi une limitation ? Parce qu’on ne fait pas retraite comme on part en vacances ! Aller vivre une retraite spirituelle, c’est toute une démarche intérieure qui nécessite de la préparation en amont, mais aussi un temps de « digestion » par la suite. Enfin, il est fondamental que le monastère ne prenne pas la place d’un possible engagement en Eglise locale. Bien sûr, il ne sera pas demandé aux retraitants d’appartenir impérativement à une Eglise pour venir séjourner dans le lieu même si cet enracinement est par la suite une manière de prolonger l’expérience vécue.

Retraite de groupes. Il est possible de venir en groupe (paroisses, jeunes, etc.) avec possibilité de profiter de temps d’enseignements offerts chaque jour. Un nombre «idéal» pour ces retraites de groupe se situe entre 8 et 12 personnes. 

Les chevrettes qui entretiennent le terrain !