Voyage d’hiver, une od[yssé]e sur le Winterreise de Schubert et Müller

by PianOpéras

Financement du CD et du DVD du Voyage dʼhiver de Franz Schubert par le baryton Pierre-Yves Pruvot et le pianiste Franck Villard.
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  • Le spectacle : présentation générale du projet par Pierre-Yves Pruvot 

J’ai toujours été frappé, lorsque je chante le Winterreise devant un public non germanophone, par l’émotion particulière que ce cycle suscite chez les auditeurs peu ou pas initiés à l’univers du lied. Car c’est bien la force de ce chef-d’œuvre que de nous entraîner dans un voyage émotionnel au-delà de la compréhension littérale des poèmes. J’ai aussi toujours veillé lors de mes récitals à ce que le public dispose du texte intégral bilingue pour lui permettre de suivre à sa guise avec un éclairage adapté – certains préférant parcourir le programme avant le début du concert, d’autres suivant scrupuleusement la progression du texte, d’autres enfin, désirant peut-être s’y plonger à loisir plus tard. 

Au cours de ces plus de vingt années de récitals aussi bien dans la langue du public que dans une langue a priori étrangère pour lui, j’ai tenté de nombreuses expériences : présence d’un ou plusieurs comédiens, parfois d’un metteur en scène ou d’un médiateur plus musicologique, projection d’illustrations et de textes, présentation par mes soins ou par le pianiste des œuvres et des compositeurs, jeux de lumière… Ces expériences, non pas dans le but de rompre l’intimité du récital, mais plutôt pour mettre à l’aise l’auditeur – et particulièrement celui qui assiste pour la première fois à ce type de concert –, en apportant une autre dimension qui lui permette de se plonger plus profondément dans les univers poétiques mis en musique par les compositeurs. Cependant, avec l’expérience théâtrale de la scène, une envie plus forte s’est dessinée pour certains grands cycles allemands, et particulièrement ce Voyage d’hiver, dans le but d’emmener le spectateur – initié ou novice – dans un univers onirique qui le disposerait à une écoute différente. Car il n’y a pas de drame dans le Winterreise : le drame, il s’est noué avant le début du cycle. Le drame a conduit à ce voyage, cette fuite, cette errance. Mais tout sur ce chemin ramène au drame : pas d’oubli, pas de repos, pas de salut. Pourtant Müller – et Schubert bien sûr – ne nous livrent qu’avec pudeur des bribes de ce drame. Des bribes qui permettent a posteriori de reconstituer une histoire somme toute banale d’un amour brisé, peut-être jamais partagé. Avec ces bribes, celui qui connaît déjà l’œuvre peut s’y plonger sans attendre. Mais comment guider celui qui fait le voyage pour la première fois ?

De ces questionnements a peu à peu jailli la vision d’un spectacle visuel et théâtral. Bien sûr, il ne s’agit en aucune manière de dévoyer le chef-d’œuvre de Müller et Schubert : le cycle sera donné de façon intégrale et sans pause, comme au récital. Cependant, une dimension visuelle lui sera ajoutée. Une double dimension, pour être précis : d’abord théâtrale dans le traitement scénique, à la fois du chanteur, du pianiste, du piano et de la lumière, et ensuite par la projection avant le début de la musique d’un court-métrage donnant à voir les éléments du drame, ce court-métrage étant par la suite déstructuré et augmenté pendant le déroulement du Winterreise, comme autant de visions qui hantent le voyageur. Ce dispositif permettra, grâce à l’utilisation de différents supports de projection, de jouer de façon ambiguë entre la réalité scénique et les pensées du voyageur.

Par les moyens mis en œuvre, le récital se transforme en objet lyrique à part entière, dans sa dimension dramatique et théâtrale, permettant d’entraîner le spectateur curieux et novice aussi bien que le mélomane averti. Mais tout ceci dans un seul et unique but : emporter le public dans la beauté et l’émotion du Winterreise.

extrait du film Voyage dʼhiver

 

  • Le CD : enregistrement du Winterreise

En 1823, Franz Schubert (1797-1828) met en musique l’un des premiers grands cycles de lieder de l’histoire, Die schöne Müllerin (La Belle Meunière), sur des poèmes de Wilhelm Müller (1794-1827), son presque exact contemporain. Si les deux ne se rencontrèrent jamais, Schubert revient une seconde fois au poète à l’occasion de la découverte d’un autre recueil de Müller en 1827. Il compose alors les 12 premiers numéros de ce qui deviendra le Winterreise (Voyage d’hiver) ; découvrant quelques mois plus tard la totalité des poèmes de Müller, il complète par 12 nouveaux lieder le cycle, pour lui donner sa structure définitive en deux parties de 12 numéros chacune. Müller mourra, âgé de 32 ans seulement, presque à la même période où Schubert achève sa composition. Rongé par la maladie, Schubert, âgé lui seulement de 30 ans, n’a plus que quelques mois à vivre : il trouve dans la poésie de Müller un écho psychologique certain. Jamais il n’aura composé aussi sobrement et aussi sombrement : le style se dépouille à l’extrême, la musique devient de plus en plus hypnotique. Si dans la Belle Meunière, les thèmes chers au romantisme sont bien présents (l’amour – bonheur puis souffrance –, la marche, la nature, la mort), dans le Voyage d’hiver, le cadre se resserre : l’amour a déjà été trahi, la marche a déjà commencé, l’hiver a recouvert la nature, la mort est une obsession. Plus une trace d’espoir, de réconfort ou de salut : la marche se transforme en course à l’abîme. La première audition du Winterreise se fait devant un cercle d’amis, Schubert chantant en s’accompagnant : elle créera un malaise certain, le ton sombre (16 des 24 lieder sont dans une tonalité mineure) et la sécheresse du matériau mélodique n’étant pas les caractéristiques premières des compositions vocales qu’ils connaissaient jusqu’à présent. Comme la plus grande partie des environ 600 lieder composés par Schubert, le Winterreise a été écrit pour la voix de ténor de son ami Johann Michael Vogl (1768-1840). Le cycle sera ici donné dans sa version pour baryton, transposée un ton en dessous, suivant l’édition critique Bärenreiter ; sans pause entre les deux parties, la durée sera d'approximativement 75 minutes.

extrait du Winterreise par Pierre-Yves Pruvot et Franck Villard (n° 15, Die Krähe)

 

  • Le DVD : réalisation du film du Voyage dʼhiver 

Donner à montrer le drame : non par voyeurisme, mais pour plonger le spectateur dans l’état psychologique dans lequel se trouve le Voyageur au début du Voyage d’hiver. Film muet, en noir et blanc, à notre époque – mais sans contemporanéité –, au rythme tranchant, il donnera à voir des bribes de l’arrivée du Voyageur et de son séjour chez une dame âgée, mère de celle qui sera la bien-aimée du cycle de Schubert. Et c’est la même qui sera surprise avec un autre homme, provoquant alors le départ précipité du Voyageur, qui fuira la ville et cet amour trahi pour parcourir à pied des paysages glacés et sauvages. Après ce film, la musique prendra la parole. Chacun des 24 lieder fera apparaître des réminiscences de cette histoire, comme si en se rejouant inlassablement la scène, la raison cherchait à mesurer les frontières du réel et l’authenticité du souvenir, au milieu de paysages naturels minéraux et gelés.

Synopsis

Un homme arrive dans une ville qui lui est inconnue. Alors que cela aurait pu être une escale pour trouver refuge et repos dans une auberge, il rencontre une jeune femme dont il tombe immédiatement éperdument amoureux. Ces rêves imprévus d’amour pourraient-ils faire changer le cours des choses ? Ce voyageur pourrait-il rester, ne pas s’en aller et, cœur battant, demeurer auprès de sa bien-aimée ? Ou bien son âme comme un hiver n’abriterait-elle que son désir fou pour des décors désolés, des contrées dépeuplées ?

Nicolas Cury, réalisateur

Gabriel Calais, chef opérateur

 

DISTRIBUTION

Lucas Bustos Topage (L’Autre Homme)

Jessie Chapuis (La Bien-Aimée)

Sylvie Douvier (La Mère)

Pierre-Yves Pruvot (Le Voyageur)

Franck Villard (Le Leiermann)

Figuration

Description of expenditure items

Tournage du film (6 000 €) :

               • salaires artistiques et techniques (5 000 €)

               • voyages (1 000 €)

Enregistrement du CD (4 000 €) :

               • prise de son et montage (3 600 €)

               • accord du piano (400 €)

Édition du CD et du DVD (2 000 €) :

               • mise en page graphique du CD (500 €)

               • mise en page graphique du DVD (500 €)

               • édition audiovisuelle du DVD (1 000 €)

 

→ Budget total : 12 000 €

 

(Ce budget ne mentionne que les postes restant encore à financer ; d’autres dépenses ont déjà été financées : repas et hébergements pour le tournage, location du studio d’enregistrement, matériel de tournage, etc.)

Final beneficiaries of the collection

Ce financement sera utilisé par la compagnie PianOpéras qui est le producteur du spectacle Voyage d’hiver, de l’enregistrement et du film.

Carriers of the project

À lʼinitiative du projet, on retrouve le baryton Pierre-Yves Pruvot, le metteur en scène Caroline Blanpied et le pianiste Franck Villard.

          Pierre-Yves Pruvot, baryton

 

PIERRE-YVES PRUVOT 

Lauréat des concours internationaux de s’Hertogenbosch (1998), Paris (1999) et Reine Élisabeth (2000), Pierre-Yves Pruvot incarne sur scène les grands rôles de baryton verdien (Rigoletto, Falstaff, Jago, Renato, Nabucco, Boccanegra, Germont) et puccinien (Scarpia, Gianni Schicchi), mais également wagnérien (Klingsor, Wotan, Amfortas, Gunther) et straussien (Orest), sans oublier bien sûr le répertoire français (Golaud, Escamillo, Sancho, Méphistophélès, Zurga, Le Grand Prêtre de Dagon). Ses qualités vocales et dramatiques en font également un interprète recherché pour des répertoires plus rares à travers le monde : Vasco de Gama de Meyerbeer, Amleto de Franco Faccio, Amadis de Gaule de Johann Christian Bach, La Mort d’Abel de Rodolphe Kreutzer, Céphale et Procris d’André-Ernest-Modeste Grétry, Mathilde de Guise de Johann Nepomuk Hummel, Falstaff d’Antonio Salieri, Lodoïska de Luigi Cherubini, Rodrigue et Chimène de Claude Debussy, Bolivar de Darius Milhaud ou Iris de Pietro Mascagni. Il a d’ailleurs enregistré plusieurs de ces ouvrages au sein d’une discographie comprenant plus d’une cinquantaine de titres. Pierre-Yves Pruvot est le fondateur des éditions Symétrie (Lyon).

 

        Caroline Blanpied, metteur en scène

CAROLINE BLANPIED 

Caroline Blanpied débute sa formation artistique en étudiant le théâtre au Conservatoire de Grenoble auprès de Muriel Vernet et obtient son Diplôme d’études théâtrales (DET) mention très bien en 2013. C’est après avoir obtenu un rôle dans West Side Story de Bernstein produit en 2009 par la Fabrique Opéra de Grenoble, qu’elle découvre le chant et décide d’entreprendre une formation lyrique au Conservatoire de Grenoble dans la classe de Nadia Jauneau-Cury. Elle obtient son Diplôme d’études musicales (DEM) avec les félicitations du jury à l’unanimité en juin 2016. Elle poursuit sa formation vocale auprès de Cécile de Boever en intégrant le Pôle lyrique d’excellence et se forme également auprès de divers chefs de chant tels que Fabrice Boulanger, Sébastien Jaudon, David Selig… À 26 ans, elle obtient son premier rôle d’opéra : Musetta dans La Bohème de Puccini. L’année suivante elle interprète le rôle de Micaela dans Carmen de Bizet. Bien décidée à se consacrer à l’opéra, elle se voit également confier le rôle d’Adina dans l’Elisir d’amore de Donizetti au festival de Bazoches ainsi que le rôle d’Eurydice dans Orphée aux enfers d’Offenbach au festival de Samoëns, Europa Musa. Caroline Blanpied a défendu le rôle de Juliette dans Roméo et Juliette de Gounod en juin 2022. Parallèlement, Caroline Blanpied poursuit son travail de metteur en scène : Die Zauberflöte de Mozart (2015), les Dichterliebe de Schumann (2016), Rigoletto de Verdi (2016), La Bohème de Puccini (2017 et 2019), Frédégonde de Guiraud, Saint-Saëns, Dukas (2017) et La traviata de Verdi (2020). Par ailleurs, Caroline Blanpied a étudié la philosophie et obtenu un master recherche mention bien, l’amenant à rédiger un mémoire sur l’existentialisme de Hannah Arendt.

 

          Franck Villard, pianiste

FRANCK VILLARD 

Né en 1966 à Grenoble, Franck Villard étudie au Conservatoire national supérieur de musique de Paris où il obtient de nombreux prix (harmonie, contrepoint, fugue, orchestration, accompagnement au piano). Il a suivi dans ce même établissement la classe de direction d’orchestre de Jean-Sébastien Béreau. Très tôt attiré par le répertoire lyrique, il débute son activité professionnelle en tant que chef de chant, puis s’oriente vers la direction d’orchestre. En 1995, il remporte le concours de direction d’orchestre de la Bottega de Trévise présidé par Peter Maag. À partir de cette époque, Franck Villard dirige de nombreux concerts et ouvrages lyriques en France et à l’étranger. En 2002, Franck Villard effectue un remplacement comme chef de chant à l’opéra de Zürich ; c’est dans cette maison qu’il rencontre Michel Plasson, dont il devient l’assistant pour un an à l’Orchestre national du Capitole de Toulouse. Depuis cette époque, il poursuit des collaborations ponctuelles mais régulières avec le maestro. À l’Opéra national de Paris, il assiste également des chefs tels que Marco Armiliato, Tomas Netopil, Michaïl Jurowsky, Claus-Peter Flor, Michael Schønwandt, Daniele Callegari… En tant que pianiste, Franck Villard a toujours eu une prédilection particulière pour la mélodie française et le lied. Dans ce domaine, il donne de nombreux récitals en France et en Europe. En tant que compositeur, Franck Villard est l’auteur de Ténèbres du Jeudi Saint et Christus factus est pour chœur a cappella, Quasi una Fantasia et Ex abrupto pour orgue, Ariadne Theseo (monologue dramatique pour mezzo-soprano et orchestre d’après Ovide), L’Enfant et la Nuit (conte lyrique sur un livret d’Olivier Balazuc). Il réalise également de nombreuses transcriptions et orchestrations.

 

Location of the project

France

About the organization

L'association PianOpéras est une compagnie artistique. Elle a pour objet de promouvoir l'art lyrique sous toutes ses formes.

Secure payment 

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1 390 € collected
Goal : 12 000 € Contribute to the project
26 contributors

Voyage d’hiver, une od[yssé]e sur le Winterreise de Schubert et Müller

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Funded at 12% - 1 390€ / 12 000€
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