BACH, Sonates et partitas

J.S BACH - Sonates - Partitas, 

BWV 1001-1006

Saskia Lethiec, violon

A propos des Sonates et Partitas de J.S Bach BWV1001-1006

J.S Bach a composé ce chef d'œuvres pour violon seul durant ses deux postes à la cour de Weimar et de Cöthen entre 1714 et 17 20 où
il était en lien avec d'excellents musiciens dont le violoniste J.G Pisendel qui avait composé une sonate pour violon seul en 1716 et J.P Westhoff une œuvre pour violon seul en 1696. 

Il rassemble les 3 Sonates et 3 Partitas en 1720 dans un seul recueil dans 

l'ordre suivant : 
- Sonate 1 en sol mineur 
- Partita 1 en si mineur

 
- Sonate 2 en la mineur 
- Partita 2 en ré mineur 

- Sonate 3 en do majeur 
- Partita 3 en mi majeur 

Il les a peut-être lui-même créées étant un excellent violoniste comme trois générations de Bach avant lui. 

Ce recueil est un trésor de polyphonie inépuisable pour l'esprit du musicien qui décide de l'interpréter et un partage extraordinaire avec l'auditeur. 

Les 3 Sonates de type Sonate da Chiesa dans la tradition de Corelli sont construites en 4 mouvements :

Un prélude, une fugue, un mouvement calme et un final vif qui relèvent d'une thématique théologique et sont reliées à la liturgie chrétienne (selon les analyses d'Helga Thöne et Marta Abraham). 

La 1ere Sonate composée pour Noël 
La 2eme pour Pâques 
La 3eme pour la Pentecôte 

Les 3 Partitas sont composées avec le schéma baroque de la succession de danses Allemande Courante Sarabande Gigue.
J.S. Bach prend des libertés dans ce cadre en y ajoutant une écriture de style ouverture à la française dans la 1ere allemande de la 1ere Partita et un grand Prélude composé a l'origine pour orgue pour la 3eme Partita.

Dans cette dernière il y ajoute aussi une Loure, une Gavotte en rondeau des Menuets et dans la 1ere Partita il y intercalé des Double.
On y sent l’influence de la pratique des clavecinistes français du 17eme et début 18ème siècle consistant à composer des suites plus libres.
Elles sont bien sûr d'une grande variété rythmique mais toujours d'une grande profondeur méditative dans les Danses lentes.

La Partita 2 se clôture par la magistrale Chaconne composée en hommage à sa première  femme Maria Barbara  morte en 1720.
Selon les recherches d'Helga Thöne à Dusseldorf avec laquelle j'ai eu la chance de partager des concerts-lecture, Bach a gravé de manière cryptée son nom au début de la Ciaccona et le cantique pascal « Christ lag in Todesbanden » (Christ gisait dans les liens de la mort) sert de trame au mouvement, qui s’achève sur une espérance de résurrection et de vie éternelle.


Toute l'œuvre est magnifiquement architecturée faisant appel à une maîtrise du contrepoint, de l'harmonie poussée à son apogée et véhiculée par les 4 cordes du violon. 

J.S Bach nous centre entre Corps et Esprit tout au long de cette traversée auditive.